L'histoire :
Le 16 juillet 1969, la foule s’est amassée sur les rives de la Banana River, à côté de Cap Canaveral (Floride). Sur l’aire de lancement de la Nasa, une fusée américaine Saturn V est sur le point de décoller pour emmener pour la première fois trois astronautes sur la lune. Restée au sol avec ses deux enfants, Janet Armstrong, la femme de Neil, angoisse. A bord, Buzz Aldrin, Michael Collins et Neil Armstrong sont étonnement sereins – ils ont été entraînés et recrutés pour cela. Ils repensent à la catastrophe du programme Apollo I en janvier 1967 : un incendie s’était déclaré dans le module de commande, alors que la fusée était encore au sol, entraînant la mort des trois astronautes. Cette fois, la mise à feu est bien enclenchée, le décollage est réussi. Une heure plus tard, ils sont au-delà de l’atmosphère terrestre, en orbite autour de notre planète bleue et en apesanteur dans leur module. Ils enclenchent la phase deux de leur incroyable voyage. Au domicile des Armstrong, le petit Mark a du mal à s’endormir. Sa mère le rassure : son père reviendra de la lune, c’est une promesse. Tout là-haut, dans le vide interstellaire, Michael Collins s’apprête à piloter une manœuvre complexe : extraire le module lunaire et le raccorder, après un demi-tour, au propulseur et au module de commande…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La conquête de la lune est sans doute l’aventure humaine la plus incroyable de tous les temps… et nous allons déjà fêter son cinquantième anniversaire le 21 juillet 2019. Pour l’occasion, un film sort sur les écrans (avec le beau Ryan Gosling) et cette version comics est importée d’Angleterre par l’éditeur Dunod. Malheureusement, la version scénarisée par Matt Fitch et Chris Baker est fort peu emballante. Le récit s’en tient aux faits historiques (archi) connus, mais sans les magnifier. Les auteurs alternent certes la linéarité de cette expédition de quelques flashbacks et flashforwards pour dynamiser la narration… mais aussi de quelques séquences oniriques, pesantes et sans intérêt (le junky américain, la maison dans le champ de blé…). L’ensemble demeure terriblement plat, souvent mal dialogué, mal organisé dans son découpage, régulièrement appesanti par du pathos, tout juste sauvé par l’intérêt que l’on porte (ou pas) à cet évènement authentique incroyable. Le dessinateur Mike Collins n’a rien à voir avec l’astronaute Michael Collins, le seul à être resté en orbite dans le module de commande et donc à n’avoir pas marché sur la lune. Il retranscrit cette conquête époustouflante à l’aide d’un trait encré réaliste impersonnel, via lequel il est souvent difficile de distinguer les personnages (et pourtant, ils ne sont que trois à avoir voyagé). Une colorisation terne est plaquée par-dessus à grand renfort de trames de points grossières. Un bond de géant pour l’humanité, mais un tout petit pas pour le 9ème art…
