L'histoire :
En février 1929 à New York, la prohibition a conduit les gangs à diriger les bas fonds de la ville. Mais cette situation a quelque peu évolué avec l'arrivée d'un gang venu de l'Europe de l'est, les Dragonmir. Ces derniers se sont rapidement fait une place en ville et certaines de leurs livraisons, des quantités astronomiques de sang, attirent la curiosité. Susie Randall est une journaliste œuvrant pour la rubrique mondaine du Gotham Herald. Elle surveille avec Dale, son photographe, les agissements d'Eddie Falco, un mafieux arrosant tous les notables de la ville, que ce soit avec de l'argent ou des femmes. La jeune chroniqueuse observe ce petit monde avec un intérêt certain, celui d'obtenir un scoop. Dernièrement, l'arrivée des Dragonmir a forcé des clans à sortir de leur torpeur et à attenter à ces nouveaux mafieux d’Europe de l'est. Si Susie croise occasionnellement certains d'entre eux, elle ne fait pas immédiatement le raccourci entre la blancheur de leur peau et leur consommation de sang... pour le moment. En sera-t-il de même pour le vaisseau spatial qui s'est écrasé en ville durant une nuit ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans les comics, les lecteurs sont habitués à voir se croiser des univers antinomiques le temps d'un ou deux albums. Les crossovers entre les Aliens et les divers super héros en sont une preuve des plus flagrantes. Turf réunit à son tour différents univers, à savoir la pègre période prohibition, des vampires venus d'Europe de l'est et un alien qui s'est crashé sur notre planète. Si l'on ajoute en plus une journaliste zélée comme il faut, le scénariste Jonathan Ross a suffisamment d'éléments pour créer une histoire touffue. Si le mix des genres pourra en rebuter certains, l'auteur, qui s'est surtout fait connaître pour ses performances en tant que producteur et animateur télé, se débrouille assez bien. Les séquences s'imbriquent bien entre elles et dans la globalité, Turf n'est pas trop téléphoné. Le seul regret, et il est de taille, provient de la quantité astronomique de textes. Ceux-ci sont trop lourds au point qu'ils rendent parfois la lecture poussive. Cela est bien dommage car ce premier album aurait pu être bien meilleur sans cela. Les dessins de Tommy Lee Edwards bénéficient d'un style travaillé, pas désagréable mais qui laisse paraître un manque de finition. Cette première partie de Turf présente donc des qualités mais pas suffisamment pour qu'elle se révèle indispensable.
