L'histoire :
Dans une grotte, des créatures bizarres s’amusent à jouer au football. L’un des joueurs frappe si violemment dans le ballon qu’il vient heurter une immense sphère ressemblant à un œuf. Le choc est brutal : la coquille craque et se fendille, semant la panique parmi les joueurs. Pendant ce temps, dans une région paisible, un charmant chat au pelage blanc s’étire après une longue nuit de sommeil. Il saute sur le lit pour réveiller Béatrice, une jeune fille aux cheveux violets. C’est le début d’une journée radieuse. Béatrice descend rejoindre son grand-père et son cochon apprivoisé pour le petit-déjeuner. Son papy, bienveillant, a préparé des œufs brouillés, mais son esprit reste confus, égaré par ses problèmes de mémoire. Déterminée à l’aider, elle l’accompagne en forêt pour cueillir des plantes rares nécessaires à la préparation de potions, dont le grand-père est spécialiste. Avant de partir, Béatrice évoque avec lui La légende des lumières, un ouvrage qui relatant l’histoire des lumières bâties par les Galduriens pour repousser les ténèbres menaçant leur royaume. Après la récolte en forêt, la jeune fille grimpe à un arbre pour mieux observer l’une de ces lumières légendaires. Malheureusement, une branche casse sous son poids ! Elle chute... Une étrange grenouille surgit de nulle part et la rattrape avec agilité. Cette créature n’est autre qu’un Galdurien, prénommé Cadwaller. Cadwaller exprime son désir de rencontrer un certain cochon-sorcier. Intriguée, Béatrice le mène à son grand-père. Mais en arrivant, ils découvrent qu’il a disparu, laissant seulement un mot énigmatique : il est parti vérifier « le Sceau du dormeur sans repos ». Béatrice est perdue et inquiète…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette grande saga de fantasy jeunesse, réalisée par l’américain Tim Probert, a été publiée en version française par Gallimard entre 2021 et 2024. L’éditeur en propose aujourd’hui une édition prestige, à la pagination toute aussi importante, avec des dorures en couverture. Dans une ambiance forestière très immersive, tantôt sombre et inquiétante, tantôt merveilleuse et colorée, la quête classique de cette fillette à la recherche de l'Oiseau du soleil (et non « du temps » comme chez Le Tendre et Loisel…) demandera un long voyage initiatique, des éléments à récupérer, d’autres à perdre, des rencontres d’animaux anthropomorphes ou de créatures bizarres (tantôt maléfiques) à assumer et bien des épreuves à surmonter. La narration possède un petit côté jeu vidéo d'aventure, façon Zelda, que renforce la cartographie en début d'ouvrage. La psychologie des personnages est fouillée et permet de s’y attacher. Béatrice est rongée par la culpabilité et la peur de ne pas revoir son grand-père. Cadwaller a quant à lui plutôt tendance à être casse-cou et toujours positif. Les forces de chacun viendront combler les faiblesses de l'autre. In fine, l'auteur délivre un message écologique : Béa doit écouter la nature et les éléments pour obtenir des réponses et de l'aide, car la disparition du soleil menace la biodiversité. Le dessin rond et enveloppant est magnifique de bout en bout. Un carnet de croquis conclut l'ouvrage.