L'histoire :
Lorsqu’au bout de trois jours, Petit Oiseau sort de sa cache souterraine, c’est pour découvrir que le village où elle vivait a été réduit en cendres. Pas trace de Tantoo, sa mère qui avait tenté d’organiser la résistance face aux menaces des troupes du Nord, et avait remis à sa fille une carte indiquant où elle pourrait retrouver La Hache. Elle se met en route vers le pénitencier où est retenu l’homme qui porte ce nom, et incarne le dernier espoir de la résistance. Dans les quartiers du Nouveau Vatican, l’Evêque et la Révérende se réjouissent d’avoir mis fin à la dernière poche d’opposition au régime. Leur emprise est totale sur tout l’empire américain, leur régime ultra orthodoxe imposant une dictature totale. Ils ont réussi à capturer Tantoo, qui se retrouve face à celui qui a longtemps prétendu être son père, avant qu’elle s’enfuit du Nouveau Vatican pour tenter de rejoindre la résistance. La première rencontre avec La Hache ne sera pas de tout repos, Petit Oiseau doute que le géant à la force surhumaine soit réellement engagé dans la résistance. Ils vont néanmoins réussir à s’échapper du pénitencier, très vite repérés par les autorités. Pendant ce temps, Tantoo reprend conscience, pieds et poings liés, à la merci du Révérend.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le début de cette aventure épique est d’une grande confusion, avec une scène d’ouverture mal découpée qu’il faut relire lentement pour comprendre qui est qui. C’est le cas de la bonne première moitié de cet album de deux cent pages, qui ne s’accommode pas d’être dévoré, alors que tout dans son intrigue devrait conduire à un rythme endiablé. L’auteur a choisi de révéler petit à petit les origines des personnages en creux de l’action qui se déroule, mais il ne parvient pas à gérer les changements de rythme que cela impose. C’est le premier scénario de bande dessinée de Darcy Van Poelgeest, homme de cinéma au Canada, qui s’appuie sur le dessin très imaginatif de Ian Bertram. La collaboration entre les deux auteurs est prometteuse sur le plan visuel, mais leur complémentarité ne semble pas assez intime pour que l’un parvienne à compléter les incertitudes de l’autre. Le tout est bousculé par des dialogues, ou peut-être une traduction, dont l’emphase ne sonne pas juste et dont les changements de ton déstabilisent la lecture. En bref, et malgré des passages visuellement intéressants, Little Bird ne parvient pas à tirer son épingle du jeu. Pourtant cette profusion d’idées visuelles et les multitudes de relations complexes entre les personnages semblaient prometteuses. Même si le fond de l’intrigue, avec sa dictature religieuse et son groupe de résistants, n’est pas inédite dans les comics et la SF.