L'histoire :
26 juillet 1911, un fermier du nom d'Ackerman perd l'esprit et abat sa femme et leur fille avant de retourner l'arme contre lui. 28 mai 2008, Sheila Bonsaint Leclaire envoie un courrier à Charlie, l'un de ses amis d'enfance, devenu médecin et journaliste pour un grand journal. Elle le remercie pour son petit mot lui présentant ses condoléances vis à vis de Johnny, son frère, qui s'est suicidé récemment. La mère de famille écrit qu'elle est persuadée que la mort de ce dernier est liée à l'un de ses patients, un dénommé N. Nash. Le 1er juin 2007, N. Nash se rend chez son psychiatre, John Bonsaint. Ses problèmes sont l'insomnie et des troubles obsessionnels compulsifs. Le patient pense que tout provient d'une visite qu'il a faite dans le Maine. Non loin de Motton, il s'est arrêté dans le champ d'Ackerman pour y photographier des paysages. Là-bas, son attention fut attirée par d'énormes mégalithes formant un cercle, sept mégalithes. Alors qu'il s'apprête à les immortaliser sur sa pellicule, il en compte huit. Ne comprenant pas, N. Nash s'en est rapproché et les a touchés pour être sûr. Huit, c'est bien ça. Alors qu'il les observe attentivement, il croit voir des visages. La peur s'empara de lui et il retourna en courant à sa voiture. En se retournant, il aperçut une fumée s'échapper du centre des pierres et pire encore, de cette noirceur un visage grimaçant le regardant. Depuis N. Nash avoue à Johnny qu'il ne sait plus vraiment s'il est fou ou non....
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Stephen King est à l'honneur depuis quelques années par de nombreuses adaptations de ses ouvrages dans le 9ème art. Parmi les plus mémorables, on retiendra évidemment La tour sombre ou Le fléau. Les éditions Albin Michel et Glénat co-éditent un nouvel album intitulé N. qui est la transposition d'une nouvelle présente dans le recueil Juste avant le crépuscule. Au départ, ce projet a été pensé en plusieurs formats : une nouvelle de Stephen King devant sortir en recueil, une série de mobisodes animés (des épisodes à acheter sur le net) et enfin une mini-série comics. Pour adapter un auteur comme le créateur des Tommyknockers, il fallait bien quelqu'un comme Marc Guggenheim, un scénariste réputé œuvrant aussi bien dans les comics que dans le monde des séries télévisées. Dès les premières pages, on découvre un récit à la fois dense et limpide. Les univers de King se dévoilent au fil des pages et Guggenheim respecte à la lettre cette narration, tout en y rajoutant une séquence d'introduction qui ne figurait pas dans les écrits de base. N. captive littéralement, on se sent happé par ce titre et on ne peut le lâcher qu'une fois la lecture achevée. Les amateurs de genre penseront irrémédiablement au fameux Horla de Maupassant de par les les nombreuses lettres qui émaillent cet album et qui servent à faire progresser l'histoire. La terreur est grandissante, pas forcément visuelle d'ailleurs, et la conclusion vicieuse au possible. Le côté hyper réaliste d'Alex Maleev, à base de photographies, convient parfaitement à ces ambiances obscures et froides. N. a de quoi faire frissonner plus d'un lecteur, connaisseur ou non de King, et se place au final comme une malédiction mémorable. Peut être même qu'avec cet album, vous ne verrez plus les mégalithes bretons de la même façon...
