L'histoire :
Dans une des innombrables auberges de la ville d’Umber, un barde du nom de Maestro chante l’une des sept sagas du légendaire Grael. A la fin de sa chanson, il est interpellé par un mage et un jeune clerc qui avaient rendez-vous avec lui. Les trois hommes s’asseyent autour d’une table, à l’abri des regards, où un assassin les attend. Maestro commande des verres de bière à la serveuse et l’invite à la table. Le mage moqueur se demande ce que peut faire une serveuse maigrichonne dans l’équipe. En réalité, la serveuse est la plus recherchée des voleuses, Dame Nuit. Le barde expose son plan en dévoilant une carte d’une des tours les plus connues de la ville, la tour d’Uhlume. Erigée fièrement au centre de la ville, la tour regorge de richesses que les colporteurs annoncent comme pharaonique. Jugeant l’entreprise trop périlleuse, la voleuse refuse de s’y risquer. Cette dernière est tiraillée entre la nécessité de récolter beaucoup d’argent afin de satisfaire un lourd secret familial et une mystérieuse vengeance d’un être menaçant appelé la furie. Les membres de l’équipe vont tout mettre en œuvre pour la faire changer d’avis. Car sans elle, le plan est caduc...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans cette nouvelle série de Dark Fantasie « soft » pour « young adultes », le scénariste et dessinateur Ted Naifeh nous livrent un premier album intéressant. Sous couvert d’un constat social alarmant où les pauvres deviennent toujours plus pauvres, l’histoire principale est agrémentée de deux ou trois quêtes secondaires autour du personnage de la Nuit, Emerane. Ces quelques histoires parallèles sont bienvenues pour donner du corps au récit et de mettre « en pause » l’histoire principale qui est plutôt très simple. La création de l’équipe est mystérieuse car le dénominateur commun est le barde Maestro et aucune partie de l’histoire ne permet de connaître le lien entre le barde et les cinq compagnons. L'autre point positif du scénario vient du charisme des personnages. Le lecteur s’attachera volontiers à l’humour et la condescendance du mage, ou encore aux facultés d’élimination de l’assassin. A contrario, les rôles du clerc et du barde sont assez flous dans ce premier opus. En espérant que leur personnage sera un peu plus fourni dans la suite de la saison... Au niveau du dessin, réalisé par Ted Naifeh, le dynamisme prend le pas sur le réalisme. En effet, la plupart des cases manquent de détails, même pour les cases statiques. Malgré tout, le coup de crayon est beau et le rendu général des cases, ainsi que la colorisation, sont très réussies. Un petit bémol cependant sur l’aspect graphique de la serveuse Emerane et de l’assassin, qui se ressemblent grandement. Même si l’un est un homme et l’autre une femme, les traits du visage sont difficilement différenciables et les similitudes de vêtements et du voile ne permettent pas une identification claire du personnage dans les cases d’action. Il est fort probable que ce manque de différenciation nuise à la fluidité de l’histoire.