L'histoire :
Californie, 1969. Daisy Jane est une serveuse avec un fort tempérament. Élevée par son père, un mécanicien besogneux, la jeune fille compte bien réussir sa vie en décrochant une bourse pour faire ses études dans une université. Malheureusement, elle et son père vont croiser la route de Johnny Nail, un gangster notoire qui règne en maître sur la ville. Très vite, le malfrat va mettre la pression sur le mécanicien et utiliser son garage pour de sinistres exécutions. Témoin des agissements de son père, Daisy décide de couper les ponts avec lui et de suivre assidument les cours à l'université, mais Johnny Nail ne l'entend par de cette oreille... Le gangster profite d'une rencontre entre Daisy et son père pour assassiner ce dernier avant d'incendier sa maison. Seule survivante de cette terrible agression, Daisy Jane n'a désormais qu'un seul but en tête : se venger de Johnny. Or pour ce faire, elle a besoin d'un complice et de beaucoup d'argent. Ça tombe bien, Rock Bradley, un ancien du Vietnam, est lui aussi sur la corde raide...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Lorsque Frank J. Barbiere (Five Ghost) et Victor Santos (Polar) se sont lancés dans une nouvelle série d’action au cœur de l’Amérique des années 1970 pour le compte d'Image Comics, l'engouement autour de Violent Love a été quasi instantané au pays de l'Oncle Sam, tant le duo a su reprendre à son compte tous les codes du genre. En effet, l'idylle meurtrière de Daisy Jane et Rock Bradley, dans le contexte d'une Amérique violente et corrompue, est remarquable d'intensité. Pourtant, avec sa toile de fond qui rappelle pêle-mêle Pulp Fiction, Tueurs Nés, Bonny & Clyde et même I Spit On Your Grave, le récit de Barbiere ne surprend pas vraiment le lecteur dans son déroulement. Mais force est de constater que le scénario est très bien ficelé. Ainsi, la psychologie des personnages est intéressante (notamment en ce qui concerne les blessures internes post Vietnam de Rock Bradley) et les jeux de manipulations entre les différents protagonistes apportent énormément de dynamisme à l'ensemble. Qui plus est, les dessins de Victor Ramos aux traits anguleux et ses couleurs volontairement criardes donnent pas mal d'impact à l'ensemble. On sent que le duo a pris le temps de peaufiner cette œuvre afin d'en donner une lecture fluide et brute de décoffrage. En fin de comptes, même si Violent Love ne verse pas dans l'originalité absolue avec cette histoire à la croisée du pulp, du thriller et du road trip à la sauce meurtrière, le comic book de Frank J. Barbiere et de Victor Santos se lit avec un plaisir non dissimulé, tant les auteurs ont su donner de la singularité à la narration. À la fois corrosif et sans concession, ce roman graphique que n'aurait pas renié Quentin Tarantino est un bol d'air frais plutôt vivifiant !