L'histoire :
Karen Page a eu une importance des plus notables dans la vie de Matt Murdock. Elle fut tout d'abord la secrétaire de son cabinet d'avocats qu'il dirige avec Foggy Nelson, mais elle a été aussi sa petite amie. Longtemps, Karen a eu l'envie de devenir actrice et d'obtenir la gloire. Au lieu de cela, elle plongea dans la drogue et la pornographie. Sans le sou et totalement accroc, elle échange alors une information précieuse contre un fix : la véritable identité de l'homme se cachant sous le masque de Daredevil. Le truand qui est à présent détenteur de ce tuyau ne peut s'empêcher de le confier au Caïd, le chef de la pègre new-yorkaise. La mafia locale est malmenée par les exploits de l'Homme sans peur, il est temps à présent pour le Caïd de se venger et de faire souffrir Matt Murdock, l'avocat aveugle. Six mois sont passés et à présent, Matt est au chômage et son couple avec Glori se termine. Le pire arrive ensuite, lorsqu'il reçoit une convocation du tribunal. Matt aurait acheté un faux témoignage et un policier serait prêt à témoigner contre lui. Attendant la nuit pour enquêter sous son costume de Daredevil, Matt cherche à comprendre qui veut absolument le détruire...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C'est par le biais de la série Daredevil en 1981 que Frank Miller est passé de dessinateur talentueux à artiste complet et génial. En prenant les rênes du scénario, il a insuffler un style narratif percutant et novateur à un titre qui jusqu'ici n'était pas vraiment le plus flamboyant de Marvel. Après plusieurs années sur Daredevil, Frank Miller s'est lancé de nouveaux défis et il aura fallu attendre 1986 pour que l'auteur revienne sur la série qui l'a rendu populaire. Born again, traduit en Renaissance en France, est une mini-saga en 7 épisodes, qu'il a écrit et qui est mise en images par David Mazzuchelli. Ensemble, ils livreront un chef d'œuvre deux années plus tard : Batman Année Un. Renaissance en est un également, et ce à plus d'un point. On suit la lente chute de Matt Murdock, qui perd son travail, sa petite amie, ses amis mais également toute velléité de jouer au justicier dans les ruelles de Hell’s kitchen. Le récit de Miller est un modèle du genre, passionnant et affûté. Les rebondissements sont toujours bien amenés et maintiennent l’attention du lecteur comme s’il était pris lui-même dans le cercle vicieux de Matt. Miller ne fait apparaître que bien peu de fois l’avocat dans le costume de Daredevil, ce qui renforce l'impact lorsqu’il le revêt. Rien n’est à jeter au niveau du scénario et concernant les dessins, c’est exactement la même chose. David Mazzuchelli, que certains ont récemment (re)découvert avec le chef d’œuvre Asterios Polyp, fournit une prestation graphique incroyable. Les cadrages sont audacieux et se montrent incroyablement visionnaires. Son trait est précis et soigné. Parfaitement à sa place au sein de Marvel Comics, la collection de référence, Renaissance est un récit majeur du genre super héroïque, une baffe que l'on se prend à chaque fois que l'on entame sa lecture ou sa relecture.