L'histoire :
En 1924, à Harlem, New York. Un jeune homme est malmené par un monstre. Gadgets et élixir futuristes à la main, il tente de faire face, en bénéficiant des conseils de son cousin qui le coache efficacemen. La famille Sangerye n’est pas une famille comme les autres, ce sont des chasseurs de montres, tantôt tueurs, tantôt sauveurs. Enfin ce qu’il en reste, car une tragédie a décimé la plupart des membres et les survivants mènent leur vie avec les blessures du passé. Chacun a son caractère (bien trempé), ses aptitudes au combat, sa morale. Certains sont partisans de la rédemption des monstres et d’autres préfèrent les occire, car ce qui se cache avant tout derrière chaque abomination est un homme, transformé, possédé, perverti. Et c’est de cette divergence d’opinions que naissent, comme dans bien des familles, des disputes et des querelles. Seulement voilà, un mal nouveau et puissant arrive à Harlem et très vite, la famille n’aura plus d’autre choix que de recoller les morceaux et de s’unir une nouvelle fois pour y faire face.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dès les premières pages le ton est donné : un concentré d’actions entre monstres et humains, perpétuant l’éternel combat entre le bien et le mal. Bien qu’on se situe a priori dans un thème conventionnel, les apparences sont ici trompeuses. Il faut dire qu’avec deux scénaristes aux commandes, Chuck Brown (Punisher, Black Panther) et David F. Walker (qui a essentiellement travaillé avec Marvel), l’histoire est plutôt bien recherchée. Ça se passe la nuit, à Harlem, en 1924. C’est original. La BD est d’ailleurs nommée aux Eisner Awards 2019 dans la catégorie Meilleure Nouvelle Série. L’époque est bien retranscrite et on prend plaisir à suivre les aventures de cette famille hors du commun, avec leurs gadgets futuristes. Chaque membre de cette famille y joue un rôle et leur personnalité est mise en avant. Les dessins de Sanford Greene (également coloriste) sont à la fois rugueux et dynamiques. L’expression des personnages, tant dans leurs émotions que dans les traits bestiaux des démons, est bluffante et bien que l’histoire se déroule la nuit, Sanford Greene et Rico Renzi (qui a travaillé sur Spider-Man New Generation) se défendent très bien en retranscrivant l’ambiance avec des couleurs plutôt vives. Le lecteur est ainsi en immersion. Hi Comics ne transige pas avec sa tradition en nous offrant un contenu additionnel très riche de couvertures alternatives, réalisées entre autres par Mike Mignola, Scottie Young et ce cahier est enrichi de divers essais sur la culture et l’histoire noires des années 20. Du beau monde à l’œuvre et on ne peut que se réjouir de lire la suite.