L'histoire :
Il y a quarante deux ans, une révolution installait un nouveau pouvoir. Le régime de Malory se voulait juste et démocratique. Il portait un idéal d'humanisme sur Avalon, une planète très éloignée et colonie de la Terre. Athur Mc Bride en fut le leader historique et il en récolta les fruits, en accédant au pouvoir. Mais presqu'un demi-siècle après, l'effet de balance a joué à plein et le peuple a à nouveau fait valoir sa voix, par la violence et la force. Croger Baab est un journaliste de terrain et il se trouve au coeur des évènements. Son enquête le conduit à se rapprocher de Mia Reveron, dont l'importance dans le mouvement révolutionnaire a été comme effacée des registres de «l'histoire officielle». Pour quelles raisons ? Que cache-t'on à la population ? Et pourquoi Mia l'a-t'elle accepté ? Une partie des réponses se trouve dans le journal intime que cette femme a tenu, et que Crog' arrive à détenir. Le journaliste décide alors de le publier et de rendre ainsi public ce qui est resté jusque-là secret. Mais sa décision va avoir des conséquences qu'il ne soupçonne pas...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce troisième volet de la série ne fait que renforcer l'impression qui se dégageait jusque-là : le couple d'artistes Gabriel Hardman/Corinna Bechko a écrit une sacrée bonne histoire de SF et qui renoue avec les thèmes classiques qui ont fait que ce genre est devenu majeur. Ici, on ne propose pas qu'un grand spectacle divertissant. Invisible Republic, est en effet un récit d'anticipation politique, qui interroge les relations humaines en les projetant dans une société futuristes dont les enjeux sont d'actualité. Ce qui est classique, c'est le contexte des colonies d'autres planètes, au moyen de vaisseaux qui contiennent une population amenée à devoir se reproduire, à cause la distance, la seconde génération étant celle qui aillait atteindre les astres habitables. L'histoire est cependant centrée sur une enquête et sa narration s'appuie sur une structure simple : flashback - présent, qui dévoile peu à peu les stratégies que des hommes et des femmes ont construites pour prendre le pouvoir... et le conserver. Cet opus propose de nouveaux rebondissements et plus que jamais, le cours des évènements débouche sur une situation de crise, si bien qu'on flirte aussi avec le polar noir. L'autre dimension à côté de laquelle il est impossible de passer à côté, c'est la forme de conscience écologique qui est sous-tendue dans cette saga : les écosystèmes et leur exploitation, l'incapacité de l'homme à tirer profit des ressources naturelles sans les piller, autant de sujets que Corinna Bechko décline aussi dans quelques pages qui s'ajoutent en fin d'album. Invisible Republic est donc une série qui cumule action et réflexions et qu'on ne saurait que trop vous conseiller. En revanche, il ne faudra pas être pressé pour en connaître sa fin. En effet, la série a été annoncée pour 30 à 50 chapitres et ce tome trois va jusqu'au quinzième, qui date de 2017. Depuis, elle est en stase, coincée quelque part dans l'espace-temps...
