L'histoire :
Dans les sous-sols de Pacific City, Komodo, lézard géant mal léché, vient de s’évader d’une usine à monstres et se retrouve en mauvaise posture avant d’être secouru par Gunwitch, un pistolero mort vivant à la bouche cousue. Ce dernier fait partie de l’équipe des Nocturnal avec, à sa tête, Le Doc Horror, et composé de personnages plus horrifiques les uns que les autres comme Polychrome la spectre, Starfish, sorte de créature du marais au féminin ou encore Halloween girls, fille du Doc, ayant le pouvoir de donner vie à ses jouets pour le plus grand malheur de ses adversaires qui finiront écharpés par un doudou géant. L’équipe du Doc va se retrouver au milieu d’une guerre de gangs opposant Don Zampa, le parrain de la ville, Le Raton laveur, aspirant successeur du Don et M Fane, mystérieux agent du Narm K, dont l’écharpe ne lui sert pas juste à se préserver d’un mal de gorge… Dans ce panier de crabes, Les Nocturnals vont défourailler sec et devoir combattre les démons de leurs passés.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les Nocturnals édités par Huginn et Muninn, regroupe dans ce très beau premier volume plusieurs histoires mettant en scène cet incroyable bestiaire de créatures issues de la culture du roman fantastique et de la culture plus récente ciné/heavy métal avec ses zombies et autres mafieux scorsesiens. La première d’entre elles, Planète noire, permet d’introduire tous les personnages de ce monde imaginaire et se révèle être la plus passionnante tant le mélange entre film noir et fantastique fonctionne comme un hommage amoureux de la pop culture et grâce à la qualité du dessin de Dan Brereton. Ce dernier se considère plus comme un peintre que comme un dessinateur et son style atypique se démarque effectivement de la plupart de ses pairs par des planches sublimes aux couleurs pensées comme un tout et non comme un ajout. Le style réaliste de Brereton rappelle celui des dessinateurs de couvertures de cette époque comme Boris Vallejo (Conan) Earl Noren (Les maitres de l’Univers) ou Derek Riggs (pochettes d’Iron Maiden) et insuffle au récit une « coolitude » métal très appréciable mais qui peut aussi décontenancer les amateurs de comics classique. La suite de ce récit est composée de petites nouvelles avec plus ou moins de réussite mais permettant de progresser dans l’intrigue principale. Le recueil s’ouvre sur des citations de Edgar Allan Poe, Lovecraft et Chandler, parfait résumé du style et ambiance de cet ouvrage même s’il manque l’humour gothique d’un Tim Burton pour parfaire cette description. Une belle découverte à suivre dans un second tome.
