L'histoire :
Ancien membre de l'ordre de la méthode sacrée, une organisation traquant toutes espèces monstrueuses, Pearless Poe est maintenant détective privée. Une nuit, il inspecte les égouts d'une ville à la recherche d'un « gros alligator rouge » que des enfants disent avoir vus. Il y découvre des cadavres humains, lorsqu’un gigantesque leviathan se jette sur lui. Dans un réflexe inopiné, il lui tire une balle en pleine tête, le laissant agoniser. Le problème est que de nombreux petits démons se trouvent à proximité et se jettent sur lui. Ne pouvant tous les repousser, Poe se croît perdu mais un vieil homme, John Albeit, l'aide à s'en sortir et à les éliminer. De retour à l'office de Pearless, Albeit explique à celui qui fut son ancien disciple la raison de sa venue. La terrible et mythique Lilith aurait assassiné de nombreux « method men », membres de l'ordre, et le vieil homme compte sur son ancien protégé pour l'éliminer. Si cela semble impossible pour Poe, une grosse somme d'argent semble le faire changer d'avis…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce comics se nomme Method Man avec un Method Man au scénario et un Method Man en guise de héros ! Késako Method Man ? Il s'agit en fait d'un des membres fondateurs (avec RZA) du groupe de rap américain Wu Tang-Clan. Parti depuis dans une carrière solo remarqué, le chanteur a décidé de scénariser une histoire non pas autobiographique mais purement fantastique. Après tout, le succès est arrivé pour Gerard Way (My Chemical Romance) sur The Umbrella academy (chez Delcourt), pourquoi pas pour Method Man ! Ecrit conjointement avec David Atchinson, écrivain ayant l'habitude de travailler avec des non habitués du genre (il a scénarisé la série Occult Task Force avec l'actrice Rosario Dawson), l'histoire rappelle forcément l'univers créé par Mike Mignola sur Hellboy : un héros je-m'en-foutiste, des monstres et une narration très rythmée. Bien évidemment, le héros partage de nombreuses similitudes avec le chanteur scénariste : il porte un pantalon large, a un manteau à capuche, fume de gros pétards, est tatoué… Les références à son groupe pullulent logiquement : on voit ici et là le célèbre W du logo, voire même les visages des autres membres vers la fin du tome. Les dessins sont assurés par Sanford Greene, un artiste présent dans le métier depuis un petit moment, mais qui n'a jamais vraiment percé. Son style très dynamique et son trait assez anguleux ne convainquent pas vraiment. Certaines cases réussies s’alterne à d'autres vraiment confuses. Heureusement, la couverture et la qualité de l'édition compensent ces quelques défauts. Malgré des inspirations évidentes et un dessin plutôt moyen, l’ouvrage reste une lecture plutôt sympathique et destiné à tout le monde, et pas qu'aux seuls fans du rappeur.
