L'histoire :
Zeynel est un marchand de tapis qui a été transformé en vampire. Il se met en quête de l'histoire de sa famille mais depuis le décès de son grand amour, sa femme Ayse, ses liens avec Istanbul ne se sont pas arrangés et il est en quête d'un nouveau foyer. Depuis la perte d'Ayse, il est inconsolable. Il sait que même la mort ne les rapprochera plus jamais, maintenant qu'il est devenu un vampire. Alors, il tente, comme il le peut, de continuer à vivre. Il est invité par un jeune ami, Alfred Grimsley, à se rendre en Angleterre, dans une petite bourgade bien tranquille. Son ami lui propose de l'héberger dans une grande demeure. Pour Zeynel, c'est trop, il ne peut accepter. Alfred insiste : il a besoin de quelqu'un pour prendre soin de la maison. Il va découvrir que dans cette petite ville reculée d'Angleterre, les habitants ont un intérêt particulier pour la Turquie, pour les tapis et l'exotisme, mais qu'ils sont bien loin d'imaginer quelle est la réelle culture de Zeynel. Non, lui n'est pas polygame, il n'a aimé qu'une seule femme durant sa vie et celle-ci n'est maintenant plus des leurs... Alfred lui, a entendu parler d'un mystérieux tueur en série et il a décidé de se pencher sur la question. Pour Zeynel, le repos est de courte durée. En pleine nuit, Mora Strigoi, le vampire responsable de sa mort, frappe à sa porte et demande l'hospitalité et le pardon. Zeynel ouvre son grand cœur et accepte de l'accueillir.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Reimena Yee clôture son diptyque, Le marchand de tapis de Constantinople, avec un deuxième tome de son roman graphique, à la pagination toujours aussi importante. Dans ce nouveau volet, nous suivons Zeynel, ce marchand de tapis devenu vampire, qui a perdu sa femme et qui cherche à se reconstruire, à honorer sa mémoire. Mais son quotidien va être bouleversé par l'arrivée dans sa vie de l'homme qui a causé sa mort, Mora. Cet homme, profondément mauvais, contrairement à Zeynel, arrive avec un tout autre comportement. Serait-il possible qu'il ait changé ? Dans sa grande bonté, Zeynel décide de lui laisser le bénéfice du doute, de l'accueillir chez lui. L'ambiance de ce second tome est légèrement différente du premier, plus mélancolique, avec une présence moins importante du vampire et du folklore associé, dans l'histoire. Les cultures vont se croiser, se mélanger, et l'autrice introduit ce fait en modifiant la couleur des bulles de dialogue, à chaque langue parlée différente. Le lecteur comprend ainsi aisément que les personnages ne parlent pas les mêmes dialectes. Reimena Yee en profite pour donner un point de vue critique sur l'orientalisme qui existait à l'époque et s'attarde sur la relation entre Zeynel et Mora, sur la possibilité d'une rédemption, d'un pardon. Graphiquement, l'autrice continue d'immerger le lecteur dans les contes des mille et une nuits, avec des mises en page orientales, inspirées des enluminures avec une petite esthétique gothique.