L'histoire :
Un : un héros galactique doit avoir une bonne hygiène. Deux : un héros galactique doit toujours porter intégralement son costume avec fierté. C'est un symbole de justice. Trois : un héros galactique doit toujours préparer son voyage. Quatre : un héros galactique doit prendre soin de toutes les formes de vie qu'il croise. Cinq : un héros galactique doit toujours s'assurer que son vaisseau est en bon état de marche. Si tous ces points sont respectés, le héros galactique est prêt pour assurer sa mission. Dylan vient donc de réviser la règle en cinq points. La règle d'or de Kid Cosmo, telle qu'il l'a décrit dans le numéro hors-série. Alors, Dylan s'est donné comme mission de retrouver son grand-père, qui est en réalité Red Rocket, l'acolyte de Kid Cosmo et tous deux, chaque jour, atteignent la vitesse de distorsion. Mais papy n'est pas rentré depuis la veille. Et sa mère lui dit qu'il est parti pour un monde meilleur. Ça doit être comme ça qu'on appelle la maison de retraite toute neuve construite vraiment pas loin...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Autant vous le dire tout de suite, depuis Essex County, on n'avait pas lu de récit indé qui propose une si jolie lecture de l'enfance. A la différence près que le récit du canadien contient sa dose de tristesse, quand Better Place propose une forme de poésie légère, alors même que le sujet premier concerne le deuil. Le deuil que Dylan doit faire de son grand-père. L'imaginaire et la logique des enfants s'imbriquent alors pour donner naissance à un quiproquo qui sera le ressort de ce récit : comme on dit à Dylan que son grand-père est parti pour un endroit meilleur, le voilà parti à sa recherche, convaincu qu'il a été placé en maison de retraite, parce que c'est tout de même le meilleur endroit pour arrêter qu'un vieux, il embête ses parents ! Duane Murray signe ainsi un premier comic book au scénario équilibré, qui confère du rythme, du mystère et une bonne dose de tendresse. Et ça fait du bien. Et ce qu'il y a d'assez remarquable, c'est le sentiment de délicatesse, voire de subtilité, qui se dégage des dialogues. Et ce mérite revient certainement au scénariste, mais en l'occurrence aussi au traducteur, Mathieu Auverdin (studio Makma), qui a su trouver le ton juste. Côté dessins, c'est également très juste et là aussi, Shawn Daley rappelle quelque peu Jeff Lemire, avec un dessin épuré, expressif et dynamique. Et si on cite encore une fois le canadien, c'est que lui-même a adoubé ce livre. Alors, il ne vous reste plus qu'à trouver le bon endroit pour lire ce bon bouquin.
