L'histoire :
Millenium Boy et ses potes, Steve, Lash Penis et Nerdgirl, se trouvent désormais dans la forêt de Fireburg. Leur mission : retrouver Bromedes, poète et prophète, auquel ils doivent remettre l’étui pernien dont il est propriétaire, et ainsi commencer leur initiation aux mystères de l’Atlantide. Problème : Bromedes est introuvable. En plus, de dangereuses bestioles se dressent sur leur chemin. Alors que Stevie va faire ses besoins, il est attaqué par des araignées géantes pendues aux branches d’un arbre immense. Ni une, ni deux, Millenium Boy jaillit, envoie l’épée de pirate à Steve, qui fait de l’araignée un carpaccio de salami. Toute la tribu d’arachnides est déclarée morte. Puis les joyeux lurons poursuivent leur route jusqu’à l’entrée d’un mystérieux temple. La nuit commence à tomber et il leur faut trouver un endroit où dormir. Parfait : ce bâtiment est le lieu idéal. Toujours aussi téméraires et sûrs de leur force, les membres du groupe pénètrent dans ce qui ressemble à un fort. Parvenus au sommet d’un donjon, ils décident de dormir à la belle étoile pour reprendre des forces. En plus, ils ont de la bonne beuh, de la très bonne même ! Ils vont donc fumer, dormir et repartir de plus belle vers de nouvelles aventures mystiques…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le festival d’Angoulême ne s’était pas trompé en décernant en 2010 le prix du jury à Joe Daly, pour le tome 1 de Dungeon Quest. L’auteur revient avec un deuxième opus toujours aussi cocasse, drôle et touchant. Sorte de croisement entre Alice au pays des Merveilles, l’apocalypse, Lost, Fort-Boyard et un jeu de rôle, le tout sous la forme d’une quête mystique où le lecteur est, d’une certaine manière, le héros du jeu, Dungeon Quest ne cesse d'amuser et d'étonner. En cause, le dispositif narratif, d’une part : il s’agit de franchir des obstacles, gagner des points de santé, des armes et des ustensiles, pour devenir plus fort et accomplir la quête. Avec en point d’orgue, à chaque fois, un monstre à abattre. Un vrai jeu de rôle, quoi ! Ne nous y trompons pas, il s’agit bien d’une parodie d’heroïc-fantasy lorgnant vers le jeu vidéo, proposant une quête de pacotille faussement naïve. Daly, en y ajoutant un humour potache joyeusement immature et une absurdité à l’ironie savoureuse, nous fait croire à une banale expédition, un peu bancale. Il n’en est rien. Car derrière l’apparente improvisation de chaque scène, il se dégage en fait une réflexion sur l’étrangeté du monde et les fantasmes qu’il nourrit, grâce notamment à des dialogues parfaitement ciselés et étonnamment subtils. Et le trait à la Burns, très réaliste, ne faiblit jamais. Avec un sens de la distanciation et de la discordance sans pareil, Daly réussit l’exploit de modeler la réalité à partir de nos rêves et désirs de lecteur. Et le réel se plie alors à nos fantasmes les plus excentriques. Ô magie du livre ! Un joyeux programme au final, malin, drôle et insolite, qui perdra le lecteur pour mieux le fasciner. Allez, à la prochaine buddies…