L'histoire :
Millenium Boy, Lash Penis, Nerdgirl et Steven viennent d'achever une mission : retrouver Bromedes dans la forêt de Fireburg et lui rendre l'étui pénien... Ce dernier, à la fois poète et prophète, leur fait un petit cours sur la naissance du monde et leur indique leur prochaine mission : trouver le chef rebelle Mungosuthu dans le parc Rufford et retrouver puis activer le gogh-verbirateur générateur de vortex. Avant d'entamer la mission, ils s'arrêtent à un distributeur de hasch et de champignons. Sauf que voilà, un sachet n'est pas tombé : Lash Penis décide de lubrifier son bras et d'aller récupérer son dû dans la machine...Le début des aventures déjantées et tortueuses de Millenium Boy et ses potes, qui devront affronter des Womrax et des marchands Tallabashi...La quête mystique reprend, avec son lot de surprises et de déconvenues...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Joe Daly poursuit sa délirante saga d'héroïc-fantasy sur fond de scénario de jeu de rôle, revisitée à la sauce underground. Il est toujours question de passer des niveaux, de gagner des combats, des points d'XP et des armes pour progresser dans l'histoire et le "jeu". Pour les aider dans leur quête, les quatre héros ingurgitent des substances hallucinogènes ou se font aider par des petits hommes de la forêt. Joe Daly alterne décors grandioses et inquiétants, scènes de baston brutes, humour potache régressif et théâtralité assumés, entre hommage au genre et détournement (ou réappropriation) par l'absurde pour un résultat délirant, nourri d'un sens de la discordance sans pareil. Car les énigmes sont volontairement bancales, les dialogues anecdotiques et les personnages délicieusement branquignoles. Un bad-trip jouissif à la lisière de l'improvisation et de la maîtrise totale où Joe Daly développe, en un subtil équilibre, un univers personnel à la fois drôle et puissant, irrévérencieux souvent : voir les séquences tordantes où la joyeuse troupe se balade à poil dans la forêt ou du farfadet accroché aux basques de Lash Pénis, toujours sous acides. Si l'on est sensible au ton décalé de Daly, la série devient vite addictive. Mieux encore : on a presque envie de traverser la page pour participer à cette fumeuse aventure entre la parodie hilarante et le trip merveilleux. Côté graphisme, Daly, de son trait en noir et blanc lisible et stylé, alterne planche pleine-page de décors fouillés et scènes spectaculaires de combat bien foutues, prenantes et dynamiques, lorgnant gentiment vers des encrages à la Charles Burns. Bref, on en reprendra sans problème.