L'histoire :
En couple avec Rory, Ken ne s’était jamais franchement posé de questions sur l’herpès. Jusqu’à ce qu’un soir, il regarde avec sa tendre une publicité à la télé contre la maladie. L’inévitable arrive : un jour, le jeune homme découvre une zone irritée dans sa bouche. Quelques mois plus tard, Rory prévient Ken qu’elle a de drôles de sensations sur ses parties intimes. Le problème est que cela dégénère et comme elle n’a pas d’assurance santé, elle ne consulte pas immédiatement. Une fois la douleur insoutenable, Rory se rend chez le médecin et appelle Ken pour le prévenir : elle a de l’herpès. La jeune femme se rappelle également qu’à plusieurs reprises, son petit ami s’est plaint d’avoir un bouton de fièvre. Une semaine plus tard, les tests confirment que le couple souffre d’herpès simplex. Le souci est que la maladie prend beaucoup d’importance au sein du couple, jusqu’au jour où ils se séparent. Dans un premier temps, lui n’hésite pas à faire l’amour avec d’autres partenaires. Puis il décide de s’abstenir… bien que la tentation se fasse insoutenable au fil des mois…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Connu également sous le nom de Gabby Shultz, Ken Dahl est un auteur américain de comics indépendant, dont Monsters, publié en 2009 aux Etats-Unis, est le premier titre à être publié dans la langue de Molière. Dans ce titre, l’auteur choisit de mettre en scène une histoire dont le thème paraîtra hétéroclite et écœurant, puisqu’il évoque l’herpès. Cette maladie virale contagieuse provoque des affections de peau et des muqueuses par l’apparition de boutons. Le récit montre comment, d’un simple bouton de fièvre, la maladie prend place et s’immisce au sein d’un couple, avant de le faire éclater (le couple…). Ken Dahl se recentre ensuite sur son héros désœuvré et sa lutte contre cette éruption cutanée. Comment retrouver l’amour, malgré le fait d’être contaminé ? Le postulat est certes glauque, mais l’auteur raconte le quotidien de son personnage avec un humour étonnant et décomplexé, réussissant à rendre légère et intéressante la lecture. De nombreux ouvrages ont servi à l’auteur (notifiés en fin d’album), apportant un véritable crédit à ce roman graphique. Outre l’aspect décalé, l’émotion se fait aussi agréablement sentir, afin de transmettre… ô combien on peut souffrir d’un herpès. Visuellement, Ken Dahl fournit des planches soignées. Son trait fin se fait tantôt réaliste, tantôt poétique ou trash. Avec une liberté de ton et un sujet étonnant, Ken Dahl livre un des meilleurs graphic novel de l’année, encensé par Jason Lutes (l’auteur de Berlin). Avant de le lire, n’oubliez pas de vous laver les mains !