L'histoire :
Dans un futur éloigné, un mystérieux virus est apparu, entraînant de nombreux effets désastreux, provoquant en effet des mutations génétiques chez les humains. Afin d'éviter la pandémie, le dictateur au pouvoir, Néponine, décide que les malades seront reclus dans des villes sanatorium. Dans l'une d'entre elle, vit Médhi, un jeune homme des plus banals, travaillant en tant que serveur. Une fois sa paye touchée, Mehdi part acheter l'album de la chanteuse dont il est totalement fan, Lolita. Celle-ci est devenue en un rien de temps l'idole de tout un peuple, grâce à une attitude hautement provocatrice. Dans ses déclarations, elle avoue en effet avoir des émotions, contrairement aux autres stars robotisées. Cela est en fait un terrible mensonge, car Lolita n'est autre qu'un cyborg de dernière génération. Le quotidien est difficile pour les habitants des villes sanatorium. Certains comme Médhi se retrouvent obligés de faire du commerce parallèle pour survivre. Ce recours au système D sera hélas le début de ses ennuis…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voici une série au parcours atypique. Ses auteurs l’avaient en effet commencée sous le nom Lolita H.R., dans un format franco belge et en couleurs, mais qui n’a jamais été publié. Ils sont alors passés au noir et blanc, en version petit format, pour la collection Shogun des Humanos. Enfin rebaptisé A.doll.a, à la dimension typique des graphic novels, l’album nous donne à découvrir une série véritablement sympathique. Le scénario de Delphine Rieu nous évoque de nombreuses références, notamment parmi les mangas comme Gunnm ou Eden - it’s an endless world. L’univers décrit a de quoi rendre pessimiste : un virus ravage le monde, un despote régente notre humanité, des mutations génétiques pullulent, les malades sont parqués dans des réserves sanatorium… Avec un tel postulat, il y a de quoi faire ! La scénariste Delphine Rieu, jusqu’alors surtout connue comme coloriste, s’en donne à cœur joie. Les rebondissements s’enchainent rapidement et la lecture se révèle passionnante. Les dessins sont en revanche plus classiques : si certaines planches sont travaillées, d’autres sont beaucoup plus dépouillées. Cette mise en bouche est une bonne surprise, que les amateurs d'anticipation et de science-fiction devraient apprécier fortement !