L'histoire :
Quatre jeunes femmes partagent une colocation, qu'elles ont surnommé la « Girl Juice ». Bunny regarde sa coloc Nana sur son ordinateur, et qui dit qu'elle travaille. Bunny, elle, s'ennuie. Elle a du mal à croire sa coloc, qui est en train de regarder un porno. A priori, elle se renseigne pour avoir des références pour une illustration. Bunny ne comprend pas pourquoi elle n'expérimente pas directement ! La jeune femme blonde est toujours à la recherche de partenaires et de nouvelles expériences. Elle n'hésite pas à entraîner ses amies (beaucoup moins portées sur la chose) avec elle en boîte, pour trouver un nouveau coup, ou pour rendre jaloux son ex petit-ami. Pendant ce temps, Tallulah tente de percer en tant qu'influenceuse sur le web. Elle fait des vidéos, mais à chaque fois, elle doit recommencer ses prises, car ses colocs rentrent dans le champ de la caméra... Sadie, quant à elle, est définitivement sur une autre longueur d'onde par rapport à Bunny... La jeune femme sort avec Tallulah. Si toutes vivent leur vie individuelle, elles doivent souvent partager des choses ensemble, comme le paiement du loyer, des pièces de l'appartement, ou encore les crises existentielles des unes et des autres (l'une a par exemple une véritable attirance pour les clowns). D'autant qu'il se pourrait qu'un fantôme habite les lieux. Le meilleur moyen de s'en assurer, c'est de faire appel à une médium.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Girl Juice est le premier des nombreux albums de Benji Nate à bénéficier d'une traduction en France. Dans cet épais roman graphique, nous suivons le quotidien de quatre colocs. Bunny, Nana, Tallulah et Sadie ont entre 20 et 30 ans et partagent à la fois un appartement, mais aussi des instants de vie. La bande dessinée est découpée en deux. Dans une très grande première partie, les planches mettent en scène une situation souvent exubérante, tirée par les cheveux, et complètement débridée. Après plus de 120 pages, l'album passe sur une grande histoire intitulée Le démon de Tallulah, jusqu'en fin d'ouvrage. On sent que la BD est adaptée aux nouveaux formats virtuels, comme Instagram, avec un découpage systématique de 6 cases par planche. Chaque scène peut se lire de façon indépendante. La couverture, le titre et le sous-titre laissent entrevoir un aperçu de la bande dessinée, qui est en partie erroné. Le roman graphique se concentre davantage sur les interactions entre les colocs, certes très libres, notamment lorsque Bunny intervient, plutôt que sur leur vie sexuelle. On retrouve un petit côté New girl dans l'intention. La bande dessinée est transgressive, mais les situations ne sont pas toujours très intéressantes ou impactantes, ce qui donne une impression de longueur et manque clairement de finesse. D'autant que la seconde partie n'a rien à voir avec la première, puisque le lecteur passe dans une dimension absurde et décalée, qui prend une autre forme.
