L'histoire :
Depuis des mois, la ville de Hamelin subit une véritable invasion de rats. Si les notables ont engagé un des habitants pour qu'il éradique les rongeurs, cela n'a pas vraiment d'effets sur leur prolifération et les dégâts qu'ils occasionnent. Magdalena est une jeune fille qui est prise pour cible par les autres du fait de sa surdité. Elle reçoit parfois des jets de pierre mais se fait consoler par Agathe, une vieille femme chez qui elle vit. Cette dernière l'entraîne à prononcer les syllabes qui posent difficulté mais aussi à noter les différents récits imaginés par la jeune femme dans un manuscrit. Un jour, un jeune homme arrive au village. Il se rend à la taverne avec, attaché sur son bâton, un sacré paquet de rats. Les personnes présentes sont surprises d'en voir autant. Le visiteur est là pour proposer ses services et vider la ville de ses nuisibles, en échange d'une somme d'argent et du paiement de ses frais lors de son séjour à Hamelin. Pour faire une démonstration de sa méthode, il sort une flûte et parvient à donner des ordres à un chien. De quoi finir de convaincre le représentant du Seigneur. Plus tard, le joueur de flûte croise Magdalena lors d'un mariage...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Célèbre légende retranscrite par les frères Grimm, Le joueur de flûte de Hamelin raconte comment un homme venu de nulle part est venu libérer un village d'une invasion de rats et comment il a vu les promesses des habitants ne pas être tenues à son encontre. Reprenant ce récit, les auteurs Jay Asher (13 Reasons Why) et Jessica Freeburg (Living in Shadows) restent assez fidèles au matériel original, y insufflant juste un peu plus de romance et un caractère sombre. L'album se lit agréablement, surtout dans sa première partie. On aurait apprécié un développement plus long autour de Magdalena, cette jeune fille attachante. Côté dessin, nous avons là un travail exemplaire de Jeff Stokely. L'artiste américain ne cesse de nous enchanter depuis Six-Gun Gorilla, récemment son Beffroi nous avait montré une imagination fertile et des inspirations allant de Mœbius à Hayao Miyazaki . Cette fois-ci, son trait se fait plus classique, ce qui ne l'empêche pas de se montrer épatant. La double-page (18-19) est vraiment très réussie, aussi poétique que descriptive. Bénéficiant de dessins soignés, l'album ne bousculera pas le paysage comics actuel mais se montre digne d'intérêt.