L'histoire :
Il y a un an, Hilda et sa mère habitaient au cœur des montagnes, entre les marmottes et les cours d'eau. Hilda et sa mère habitent désormais dans une petite maison de la ville de Trolberg, connue pour sa célèbre parade des oiseaux annuelle, symbole de bon augure. C'est justement ce soir qu'elle doit avoir lieu. Son nouveau quartier, elle le connaît mal. D'autant plus que le déménagement a semble-t-il été douloureux à vivre. Elle décide donc de partir explorer les rues, à la rencontre de têtes connues. En chemin, elle surprend ses camarades de classe en train de jeter des pierres aux oiseaux. Prise d'empathie, elle tente de secourir un corbeau bien mal en point, qui ne peut plus, ou ne sait plus voler. Elle décide alors de le soigner et de le ramener chez elle. Mais peu à peu, Hilda va devoir admettre que ce corbeau n'a rien d'ordinaire... Aurait-il un lien quelconque avec la fameuse parade ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Hilda et la Parade des Oiseaux du jeune auteur britannique Luke Pearson, est le troisième volet d'une série pour enfant. Il y décline un conte navigant aux frontières du rêve, de la poésie et du fantastique, décrivant les tourments ou la tristesse de la petite Hilda, orpheline de terre natale et d'amis depuis son déménagement dans cette petite ville. On suit donc son quotidien ordinaire qui dérive lentement vers un univers étonnant, où faits réels et surnaturels se fondent en un même élan teinté de merveilleux. Le tout laissant filtrer une pointe douce-amère, raccord avec le contexte décrit. Luke Pearson en profite pour aborder, sans trop en faire, l'amour filial à l'épreuve de l'absence (voir la relation entre Hilda et sa mère), la tolérance, voire l'idée de fraternité à travers la communion. Outre une histoire finement racontée, ce qui séduit le plus, finalement, c'est le graphisme enchanteur qui happe dès la première page, par sa simplicité, son enthousiasme latent et sa mise en couleur parfaite, atténuée ou chaleureuse (la parade finale est d'ailleurs flamboyante et magnifique, un bijou de séquence) évoluant selon les états d'âme de la petite. Bref, un joli et touchant conte pour la jeunesse, source d'enchantement et porté par une maquette très soignée. Qui lui vaut d'ailleurs une petite sélection au prochain festival d'Angoulême dans la catégorie jeunesse. Tout à fait méritée.