L'histoire :
Par une nuit où la pluie tombe à tout rompre, Batman se rend à l’asile d’Arkham. A peine entré, il y croise le commissaire Gordon, et sans lui adresser un mot, il s’engage près des geôles. Le chevalier noir passe les cellules et s’arrête devant celle du Joker. Il s’assoit en face de lui : Batman souhaite trouver une solution à l’interminable jeu du chat et de la souris qui noue les deux hommes, car il sait qu’au bout ils finiront par s’entretuer. Le Joker n’a pas l’air très concerné. Cela énerve le justicier de Gotham qui découvre qu’il s’agit non pas du criminel, mais d’un de ses sbires grimés. L’ennemi de Batman se promène au même moment en toute liberté. Il a même décidé de devenir propriétaire en achetant un parc d’attraction laissé à l’abandon. Peu après, il se rend au domicile du commissaire Gordon afin de le kidnapper. Avant de partir, il tire à bout portant sur sa fille Barbara qui prend la balle en plein estomac. Le commissaire se réveille au parc d’attraction… attaché et apprêté à subir les pires tortures que lui a concoctées le Joker. Batman se doit d’agir vite, avant que Gordon n’en perde la raison !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Publié en 1988 chez DC Comics, Batman – The Killing Joke est sorti à plusieurs reprises en France, soit sous le nom de Batman – Souriez ! (Comics USA) soit de Rire et mourir (Delcourt). Quel est alors l’intérêt de cette nouvelle édition proposée par Panini ? L’éditeur transalpin nous sort en fait la version remaniée par Brian Bolland, le dessinateur original qui l’a sorti en 2008. De nombreux détails ont été corrigés et la colorisation de John Higgins a été entièrement refaite par Bolland lui-même. Ce changement permet à l’album de gagner en consistance, la palette de couleurs se base sur des teintes grisâtres et apporte une ambiance plus froide à l’ensemble. Le dessin de Brian Bolland, jusqu’ici excellent, s’en révèle enrichi et ses personnages sont parfaits : le poids des années ne se sent pas un instant à la lecture ! L’histoire concoctée par Alan Moore nous montre un Batman voulant déjouer une nouvelle fois les plans du Joker. Celui-ci a en effet décidé de rendre totalement fou le commissaire Gordon. L’originalité apportée par le créateur de Watchmen tient au passé dévoilé du Joker, ainsi qu’à des éléments plutôt intéressants, tels que le rapprochement avec Red Hood. Un scénario efficace et très bien écrit, qui court sur seulement 48 pages : les auteurs avaient choisi à l’époque une pagination à la franco-belge, faisant de ce one-shot un graphic-novel. A noter : cette édition inclut également une histoire inédite de Bolland, ainsi que quelques esquisses du dessinateur. Sans être aussi culte que le Dark Knight de Frank Miller, ce Killing Joke n’en reste pas moins un titre de choix pour qui veut explorer un peu plus les méandres démentes du Joker !