L'histoire :
Le présent et le passé de Conan se mélangent dans une spirale de violence et de terreur. Actuellement étendu de tout son long sur une dalle sacrificielle, il gît dans une flaque rougeâtre avec deux immenses dagues plantées profondément dans la poitrine. D'après la Sorcière Rouge, le sang du barbare doit permettre de ressusciter le maléfique dieu de la mort, Razazel. Conan s'est déjà retrouvé à flirter avec la mort en combattant de puissants monstres mais cette fois-ci, ironie du sort, ce sont deux gamins qui vont avoir sa peau. Il paraît qu'à l'approche de la mort, chacun revoit défiler devant ses yeux les moments marquants de sa propre vie. Il se remémore ainsi ses exploits incroyables, comme la fois où il a dû recruter un groupe de prostituées afin de mener à bien un plan périlleux dans le but de venger la mort de sa femme. Tous ces épisodes sanglants ont forgé la légende du Cimmérien qui va devoir cette fois-ci livrer une ultime bataille afin de ne pas laisser son monde sombrer dans le chaos, même si pour cela il doit livrer combat contre des dieux eux-mêmes.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jason Aaron, Mahmud Asrar et Gerardo Zaffino clôturent avec ce second volume leur interprétation réactualisée de la légende de Conan le barbare. La construction du récit est la même que sur le précédent volume, avec un habile jeu d'alternance d'histoires qui vont et viennent entre le présent et le passé du Cimmérien. Chaque chapitre est aussi un bon prétexte pour parcourir les vastes territoires qui jalonnent le monde du farouche guerrier que ce soit en voguant sur les mers déchaînées, en escaladant les montagnes inhospitalières ou bien encore en s'enfonçant dans les sombres cavernes où grouillent un microcosme de sales bestioles. Des diversités de temps et de lieux donc mais aussi de traitements graphiques qui passent du trait moderne et lumineux de Asrar ou coup de crayon nerveux et volontairement crasseux de Zaffino qui excelle dans l'art de retranscrire la noirceur de l'univers du barbare. Même si ce volume est un ton en dessous du précédent, Aaron réussit au final le tour de force de proposer une série courte et efficace qui permet à un large public de s'initier à l'univers du personnage en le dépoussiérant sans pour autant en trahir la nature profonde. Barbare mais surement pas barbant.