L'histoire :
Strange vient de vivre une des années les plus éprouvantes de son existence mais comme il ne le sait que trop bien, il n'y a pas de repos pour les braves. Un défi de taille considérable lui tombe à nouveau sur le coin de la cape, à savoir reconstruire Las Vegas et faire revenir parmi les vivants les innombrables victimes. Accompagné de son meilleur ami Bats, un vieux basset hound fraichement revenu d'entre les morts sous forme spectrale, il se dirige alors vers ce qu'il reste de la ville des pêchés. Encouragé par ses amis Avengers venus assister au miracle, il réussit l'impensable et redonne à la ville son faste d'antan. Tout à sa joie, il comprend rapidement qu'il y a un grave problème lorsque l’hôtel Inferno surgit des profondeurs de l'enfer et balafre le cœur de la ville. Strange se décide alors à franchir l'entrée du bâtiment mais se retrouve vite prisonnier et contraint à jouer une sinistre partie de cartes avec Méphisto en personne. Lorsque l'on joue son âme face au diable, il vaut mieux avoir le cœur bien accroché et savoir se tenir à carreau...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
S'il y a bien un nom qui monte de plus en plus dans le monde du comics en ce moment, c'est bien celui du jeune scénariste américain Donny Cates. Son style est clairement identifiable : une pincée d'horreur, un zeste de folie bien relevée, un saupoudrage d'humour bien senti et vous obtenez un parfait Donnys' cake à s'en lécher le bout des doigts ! Avec ce titre, il achève son run sur le plus célèbre magicien de la maison Marvel qu'il a bien malmenée au cours de ses différentes aventures. Son Doctor Strange apparait encore plus désabusé et cynique que jamais mais au final on s'attache à ce personnage qui lutte contre les pires démons de l'univers. D'ailleurs le plus souvent, ce sont les combats face à ses propres démons intérieurs qui lui réclament le plus d’énergie. On apprécie le traitement scénaristique de Cates qui arrive une nouvelle fois à apporter un souffle nouveau à un héros déjà bien installé, en créant une ambiance punk et savamment déjantée. Le dessin de Niko Henrichon insuffle lui aussi un vent de fraicheur avec un graphisme très éloigné des standards propres et rigides des comics. Son style foisonnant et déstructuré est constitué de nombreuses hachures, assez proche au final d'un crayonné ce qui permet de donner un coté assez nerveux au dessin. Même s'il vaut mieux avoir lu le premier épisode de ce mini event, ce volume résume et clôture parfaitement l'histoire. Les dés sont lancés : nous n'attendons plus que vous à la table du diable...