L'histoire :
Il y a 2 ans, New York a subi les terribles attentats ayant mené à la destruction d’une des deux tours du World Trade Center. Pour le maire, Mitchell Hundred, l’attente n’a que trop duré. Il veut que soit reconstruite une tour plus solide encore que par le passé. Après une réunion épuisante, il rend visite à sa mère, lorsqu’une coupure d’électricité générale se produit dans tout le comté. Plus étonnant encore, Mitchell ne semble plus avoir de pouvoirs… Près des quais, apparaît alors un curieux individu portant un scaphandre. Cet homme barbu et visiblement assez âgé, est quant à lui doté d’étonnants pouvoirs électriques. Mitchell s’en retourne à la mairie afin de rétablir la situation. Il reçoit alors un appel de sa mère : elle et Kremlin sont retenus par l’homme en scaphandre. Ce dernier lui annonce vouloir l’éclairer sur la véritable nature de ses pouvoirs et il veut qu’il le rejoigne, seul. Désemparé, Mitchell confie les responsabilités à ses assistants. Pour une fois, il choisit de faire passer sa vie privée avant New York. Mais ces deux options ne sont-elles pas intimement liées ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il est des séries dont le pitch suffirait à décourager bon nombre de lecteurs. Ainsi ce mélange de récit administratif (l’histoire d’un maire confronté aux problèmes de ses concitoyens) et de super héros (le maire a des pouvoirs) ! Peu d’entre nous, hormis peut être quelques fonctionnaires zélés, serait attiré par un pareil synopsis ! Il suffit pourtant d’avoir aux commandes l’un des scénaristes les plus talentueux apparus ces dernières années au pays de l’oncle Sam, à savoir Brian K. Vaughan. Avec Ex Machina, il montre toute sa maîtrise de l’art narratif, jouant avec les non-dits, à l’instar de sa série Y le dernier homme. Il multiplie les intrigues, les flashbacks sont nombreux et si dans un premier temps, on ne voit pas vraiment où l’auteur veut en venir, au final, on est un peu plus prisonnier de la toile qu’il tisse tout du long. Dans ce 6e tome, il reprend les sinistres événements du 11 septembre 2001 pour enrichir sa gigantesque uchronie et montrer quelles auraient été les réactions d’un homme doté de pouvoirs dans ce cas. Qui plus est, le scénariste commence à distiller ici et là quelques explications sur les origines des pouvoirs de Mitchell. Tony Harris doit donc lui aussi assurer aux dessins. Si certaines poses paraissent parfois (mais rarement) figées, son trait est soigné et l’ensemble dynamique. La colorisation de JD Mettler apporte une fois encore un complément idéal au trait d’Harris. Avec un scénario habilement construit et un visuel attractif, il serait enfin temps de voter pour Ex Machina !