L'histoire :
Alors qu’elle est occupée à ranger ses dossiers, Blanche Neige entend Blue Boy jouer de la trompette. Elle s’approche de son assistant et lui demande pourquoi, chaque année à la même période, il en joue. Celui-ci remonte aux derniers jours des « Fables » dans leur monde. Suite aux assauts multiples des troupes de l’Adversaire sur les ultimes remparts, plus aucun ravitaillement, ni même réfugié, n’arrivait alors dans l’enceinte du fort. Pourtant, un jour, une jeune cavalière arrive aux portes, poursuivie par des gobelins qui lui décochent des pluies de flèches, la blessant. Soignée par le docteur Greffon, la dénommée Chaperon Rouge se remet petit à petit et s’entend à merveille avec Blue Boy avant de finir par tomber sous son charme, ou l’inverse. Pourtant, les troupes de l’Adversaire sont de plus en plus nombreuses à venir s’attaquer aux remparts et les grandes instances décident donc qu’un dernier convoi emmènerait femmes et enfants dans le monde des communs, les places restantes étant attribuées aux Fables mariés. Blue Boy et Chaperon Rouge ont bien du mal à accepter cette décision. Les larmes aux yeux, le jeune garçon abandonne donc sa bien aimée, partant au devant d’une mort certaine…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sous-titré Le dernier bastion, ce 4e tome de Fables est particulièrement réussi. En effet, à travers les souvenirs de Blue Boy, il nous permet d’entrevoir quels ont été les événements qui ont provoqué la fuite des Fables chez les communs. On pense irrémédiablement au Seigneur des Anneaux, lors de l’ultime attaque du fort par les forces de l’Adversaire. L’histoire avait su nous émouvoir lors des précédents chapitres mais l’histoire d’amour de Blue Boy et de Chaperon Rouge s’avère elle aussi poignante et prend surtout des ressorts inattendus. Bill Willingham se complaît à nous surprendre avec un scénario aux rebondissements nombreux et étonnants, la narration laissant autant d’impact à l’action qu’à ses personnages. Signalons d’ailleurs que cette partie de l’histoire a été récompensée par onze Eisner Awards ! (les oscars du comics pour résumer). Le concept original des débuts a évolué mais reste fortement intéressant car l’auteur arrive à développer sa propre mythologie. En se penchant sur le passé d’un de ses personnages, Fables nous permet d’entrevoir son avenir de fort belle manière. Bien dessiné, très bien écrit, cette série n’en finit pas de surprendre et ce, pour notre plus grand plaisir !