L'histoire :
Aujourd’hui, il a pris de la bouteille et la bouteille ça le connaît. Il n’est pas rare qu’il réfléchisse sur lui-même avec un bon verre de scotch. Avec un passé aussi tumultueux, il y a de quoi regarder en arrière. Mais justement, quelle vie l’attend aujourd’hui ? 55 ans, ce n’est pas vieux mais c’est quand même pas rien quand on est agent spécial. Figgy tente de le rassurer mais il n’aime pas comment tournent les choses. Il n’aime pas non plus ce qu’accepte son pays. Tout se mesure à la puissance de l’argent dorénavant. C’est comme ce groupe à côté d’eux : ils braillent sans aucune retenue et se mettent même à insulter la serveuse, Mandy. Il n’en fallait pas plus pour Roland qui se lève et provoque ces énergumènes mal élevés. Le ton monte, mais quelque chose d’inhabituel se produit : Roland s’écroule sans même se battre, victime d’un malaise ! Les tests à l’hôpital sont formels : une tumeur au cerveau mettra fin à ses jours dans quelques mois. Le choc. Roland ne sait plus quoi faire et quand il regarde son appartement, il se dit qu’il a foutu sa vie en l’air. Pas d’amis, un fils qui l’ignore, des femmes qui le détestent et tout ça pour quoi ? Pour des missions qui n’ont servi à rien… Que faire aujourd’hui pour que Roland King trouve enfin un sens à sa vie, peu de temps avant sa mort ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un nouveau One shot de Mark Millar, c’est toujours un petit événement en soi. D’autant qu’ici, le scénariste à succès revient avec un thème qui lui est cher : l’agent secret à la sauce James Bond. Évidemment, on ne peut pas avoir un récit classique de Millar et l’agent secret Roland King n’est décidément pas comme les autres. La barbe grisonnante, un cancer au cerveau, il décide de remettre les pendules à l’heure et de faire le ménage contre ceux qui font vraiment le mal dans le monde. Et là, on reconnaît bien la patte du scénariste britannique puisque ce point de départ va donner un récit rock and roll déjanté, à la violence quasi jouissive. L’idée de rendre le personnage principal âgé et proche de la fin de vie, façon Impitoyable, est la porte ouverte à toutes les possibilités. Le rythme est ultra nerveux et les scènes totalement explosives, avec en plus cette vengeance politique qui fait presque du bien dans des temps où la corruption et la manipulation sont légion. Ça ne fait pas toujours dans la dentelle malgré tout, à l’image de certains personnages un peu particuliers, comme si on était plongé dans le film Machete. Les amateurs de sensations très fortes vont se régaler. On sait que Millar aime s’entourer de dessinateurs XXL et Matteo Scalera réalise sa mission avec talent et brio. Que ce soit le personnage de King proche d’un héros à la retraite ou les scènes d’actions qui décoiffent, tout est magnifique de bout en bout. On croirait voir le style de Sean Murphy avec nervosité et une inventivité de tous les instants. King Millar a encore frappé !
