L'histoire :
Adam Warlock savoure enfin un moment de paix bien mérité après son violent combat contre son double négatif : Magus. Il n’a plus à se préoccuper des joyaux de l’infini puisqu’ils ont été dispersées dans tout l’univers. Il sait également que Magus ne pourra plus rien faire. Seul face au globe mystique, Adam sent pourtant une sombre inquiétude poindre en lui. L’arrivée de l’Eternité n’y change rien : Adam a l’intuition que quelque chose de grave se prépare. L’Eternité n’a que faire de ce petit problème qui ne le concerne pas de toute façon. C’est alors qu’une autre créature fait son apparition : elle se fait appeler la Déesse. Adam a l’impression de la connaître sans l’avoir pourtant jamais rencontrée. En effet, la Déesse est la part positive de sa personnalité, le contraire de Magus. Pourtant, elle se montre diabolique et fait chuter Adam Warlock sans aucun état d’âme. Elle l’emprisonne dans un autre espace temps pour être libre d’agir comme elle le souhaite. La Déesse rend alors visite aux super-héros ouverts à la spiritualité et gagne leur cause par des discours sublimes et pleins de promesses. Elle convainc ainsi le Silver Surfer d’élever sa mission, Spider-Man d’élever son âme, Tornade d’avoir véritablement accès aux cieux, Captain America de rejoindre une juste cause, Thor de croire en un nouveau Dieu. Elle promet également d’ôter les souffrances de la Femme invisible ou de Daredevil. Tous se rallient à cette nouvelle croisade, ce qui inquiète les Avengers…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Alléluia ! Panini Comics ressort enfin la dernière partie de la trilogie sur Adam Warlock, peu de temps avant la sortie du film Les Gardiens de la Galaxie. Adam, le guerrier jaune sublime, cristallise décidément tous les ennuis de l’univers. Après avoir maîtrisé le terrible pouvoir du Gant de l’infini, Warlock doit arrêter son double maléfique Magus dans une guerre cosmique. Dans ce tome, un autre de ses doubles fait son apparition : la Déesse qui est normalement une entité positive du subconscient de Warlock. Nouveau Messie de l’Humanité et de l’univers entier, la Déesse convertit de nombreux super-héros à sa cause pour devenir les prophètes de son message divin. Cependant, l’avènement de cette figure féminine du Christ annonce l’Apocalypse. Jim Starlin, pour le dernier volet de la trilogie, réécrit la Bible façon super-héros ! Le fantasque auteur des années 80 n’en est plus à une hérésie près et les allusions sacrées sont multiples : la Déesse est clairement une réincarnation du Christ tandis que l’on assiste à une nouvelle version de l’Apocalypse selon Saint-Jean avec des étapes bien connues de la culture chrétienne comme la Révélation, l'épiphanie ou encore l’Agneau Sacrificiel. Le parallèle est osé mais marche à plein régime et apporte une nouvelle dimension aux comics : le sacré ! L’emprunt est d’autant plus habile que les valeurs sont cette fois inversées : la Déesse, représentée en une Jeanne d’Arc guerrière et impitoyable, est en fait un personnage maléfique et dangereux alors que les troupes du bien qui s’opposent à ce nouveau danger sont dirigées par… Thanos ! Toutes les valeurs sont inversées et c’est tout naturellement qu’on assiste à de multiples affrontements entre grands personnages de Marvel pourtant anciennement amis : c’est la guerre céleste ! Ainsi, Hulk va devoir affronter Thor tandis que Jane Storm va contrecarrer les plans de son mari Red, sans compter les combats épiques entre le Surfer et Firelord, Captain America et le Fauve ou encore Gamora et la Chose. Dans ce joyeux chaos, Dragon Lune, l’assistante de la Déesse, se mesure au grand Thanos. La vedette attitrée de Jim Starlin, le terrible Thanos, crève l’écran et, même s’il fait cette fois partie du bien en essayant de contrecarrer les plans de la Déesse, l’ancien compagnon de la Mort est toujours aussi délicieusement inquiétant. Sera-t-il le nouveau Judas de ce récit ? Certains passages sont malheureusement inégaux avec des dialogues humoristiques pas franchement de bon goût (on ne plaisante pas avec les affaires divines) ou certaines scènes inutiles qui freinent le rythme de l’histoire. Cependant, la fin est un modèle du genre avec une apothéose d’action et un suspense haletant sous fond de message mystique. Le dessin de Ron Lim est moins spectaculaire et grandiloquent que sur La guerre de l’Infini et certains visages ne sont pas très réussis mais il a toutefois l’art de mettre en scène l’imagination délirante de Starlin. La vedette, Thanos, est aussi magnifique d’élégance et de cynisme. Réjouissez-vous, fidèles lecteurs, et venez lire la parole sacrée. Amen !
