L'histoire :
Dans les eaux du Bosphore, en 980, un messager est envoyé auprès de Sven, un viking accompli. Il est averti de la mort de son père et surtout, que son oncle Gorm a pris en main le clan en l’écartant du pouvoir. Quelques semaines plus tard, Sven est enfin de retour aux Orcades, terre de ses ancêtres. En arrivant, il aperçoit des villageois silencieux et terrorisés. Accueilli par les hommes de main du frère de son défunt père, il est amené auprès de Gorm, les mains entravées. Il réclame l’argent dont il a été spolié en étant écarté du trône. Sven remarque alors qu’il effraie son oncle. Leur rencontre ne dure guère, puisqu’il est abandonné en plein milieu des monts glacés, torse nu. Le froid est intense, au point de tuer n’importe qui. Sven n’a pas les réflexes d’un scandinave, mais son opiniâtreté lui permet de trouver un abri et de faire un feu. Quelques jours plus tard, il est presque revenu aux abords de son village. Son besoin de vengeance s'est accru. Il s'arrange alors pour recevoir l’aide d’un villageois, qui lui en apprend plus long sur le mode de fonctionnement de son oncle…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Parmi les épopées favorites des amateurs d’heroïc-fantasy, les histoires de vikings figurent souvent en bonne place. De nombreux classiques dont le fameux Thorgal ont marqué les lecteurs. Certaines légendes racontent que les vikings auraient traversé l’Océan Atlantique. Si cela reste à démontrer, seule Terre Neuve et le Groenland auraient été conquis. Avec Northlanders (créé en 2008), l'américain Brian Wood a tout l’air d’avoir été subjugué par ces guerriers scandinaves. Son récit raconte le retour sur ses terres de Sven, un viking spolié de l'héritage de son trône par son oncle. L’histoire se concentre sur la lutte de pouvoirs entre les deux hommes et surtout la vengeance de Sven. Logiquement, Northlanders est sanglant : sa violence le réserve à un public averti. Wood montre une belle maîtrise de sa narration, même si certaines scènes sont expédiées fissa. Notamment, le voyage de Sven dure le temps de tourner une page. Cela permet de conserver la tension idoine sur l'épopée qui s’annonce prometteuse. Les thèmes sont d'actualité, avec des questions ethniques (Sven n’est pas un viking pur sang), religieuses (entre paganisme et christianisme), etc. Davide Gianfelice illustre correctement l’ensemble, malgré un encrage moyen. Ses séquences de combat sont extrêmement dynamiques. Les couvertures de Massimo Carnevale viennent compléter un tableau plaisant. Un début viril et prometteur...