L'histoire :
La nuit à Gotham, il se passe des choses effrayantes. Alors qu’un groupe d’hommes masqués exécute avec amusement d’autres personnes, apparaît un mystérieux justicier. Une démarche hésitante, presque gracile, un masque fait de pièces rapiécées et un câble en guise d’arme… On le surnomme « Simon Dark » dans les environs et même les enfants ont des comptines sur lui. Peu importe l’heure pour Beth Granger : son activité de médecin légiste ne s’arrête jamais vraiment. Cette fois, elle tombe sur un cadavre décapité de manière étonnante : l’os a été tranché, a priori à l’aide d’une machine. Au cours de son enquête alentours, elle entend les enfants chanter la comptine… Simon Dark n’est pas quelqu’un de méchant, il passe la plupart de son temps à lire des livres, et vit dans le caveau d’une église abandonnée, avec son chat. Il essaie également de défendre la justice autant qu’il le peut. Une nuit, il voit un psychopathe agresser une jeune femme dans une ruelle. A peine a-t-il le temps d’intervenir que des policiers, alertés par les cris, débarquent, canardent Simon et… font mouche !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le genre horrifique marque son retour dans de nombreux domaines : cinéma, littérature et… 9e art. L’un des activistes ayant marqué ce retour en grâce est Steve Niles. Depuis un peu plus d’une dizaine d’année, le scénariste sert des récits mettant en scène des figures emblématiques du genre, dans des titres très réussis (les vampires dans 30 jours de nuit, les morts vivants dans Remains, etc.). Avec Simon Dark, Niles nous offre une relecture étonnante du mythique Frankenstein de Mary Shelley. En investissant les rues de Gotham avec son personnage dégingandé fait de morceaux de corps issus dont on ne sait où, le scénariste crée un nouveau héros particulièrement morbide et sombre. Son apparence effrayante rappellerait un peu celle des membres du groupe de métal Slipknot ! Avec un passé mystérieux et trouble, Simon n’a que son apparence d’effrayante ; son attitude est, elle, empreinte de timidité et de gentillesse. Sur le même mode de l’anti héros, rappelons-nous du Freaks of the heartland, du même auteur, qui mettait en avant la lutte contre les différences. Ce récit intéressant est sublimé par le visuel de Scott Hampton, qui avait déjà œuvré en illustrant les rues de Gotham sur Batman Gotham County Line. Original, son style fait plus penser à de la peinture qu’à de la BD classique. Simon Dark n’est pas un titre à mettre entre toutes les mains, de par la noirceur de son univers. Voici un titre qui joue avec les apparences, au sens propre comme au figuré…