L'histoire :
Lex Luthor, un homme d’affaires puissant et très intelligent, a réussi, non sans mal, à faire de Lexcorp la principale société de Metropolis. Pourtant, alors que les projets d’envergure pullulent dans son esprit, celui-ci est obstrué par la présence de Superman, un justicier aux pouvoirs surpuissants, non-humain. Lex n’est pas mauvais, en soi… Il essaie d’aider autant qu’il peut ses employés. Mais vis-à-vis de Superman il éprouve une animosité rare. Il engage alors le mercenaire Orr pour libérer le professeur Federov capturé par des terroristes, espérant développer une alternative à cet être dont personne ne sait rien. Avec l’aide du scientifique, le projet avance ensuite à grand pas. Mais pour l’achever, il lui faut l’aide d’un autre homme vivant à Gotham, Bruce Wayne. Désinvolte, ce dernier apprécie beaucoup Lex, mais refuse de lui apporter l’aide nécessaire. Ce dernier surveille sa ville, la nuit venue, sous les traits de Batman. Une nuit, Superman déboule et se met à le frapper. Bruce change donc d’avis et décide d’aider Lex à créer Hope, un super héros possédant les traits d’une femme et les capacités de Superman…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Superman est la référence indiscutable des super-héros de DC comics. Or, que serait le justicier s’il n’avait pas un grand adversaire face à lui ? Batman a son Joker, Superman a donc Lex Luthor. Brian Azzarello, scénariste d’un des polars les plus passionnants de ces dernières années (100 Bullets), s’est amusé à présenter l’habituel grand méchant sous un angle nouveau. En effet, la découverte des évènements à travers la lorgnette de l’homme d’affaire force l’empathie pour ce dernier. Le lecteur comprend alors pourquoi le kryptonien et le terrien ne peuvent s’entendre. Bien mené, le récit se lit avec plaisir, quand bien même on ne serait pas amateur de l’homme au slip rouge sur pyjama bleu. Le travail au dessin de Lee Bermejo est à ce propos fabuleux ; ses personnages sont extraordinaires et terriblement charismatiques. Ses décors sont également très travaillés et l’encrage soigné. La colorisation d’un des experts du genre, Dave Stewart (un homonyme au chanteur d’Eurythmics), enrichit encore cet univers. Avec ce Superman - Lex Luthor, Azzarello et Bermejo réalisent un petit exploit : ils brisent le carcan manichéen dans lequel évolue d’ordinaire le super héros.