L'histoire :
En 1867, la guerre de sécession est terminée, mais elle a laissé de sacrées traces sur le pays. Aujourd’hui, certaines régions sont menacées par les tribus indiennes. C’est le cas au Texas où un ranch est sauvagement attaqué par des Comanches. Leur sinistre réputation les précède : Nuage Noir et ses hommes laissent toujours les mêmes macabres indices. En ville, ce nouvel événement inquiète la mission Threadgill. Mais le père doit malgré tout partir et il laisse les affaires courantes à Antonio. Celui-ci vient rendre visite au shérif, comme à son habitude. Il a de nouveaux pensionnaires dans sa prison : Irish Claire, une braqueuse de banque violente ; Malene Johnson, une esclave qui a brûlé ses maîtres ; le tueur professionnel Dapper Dudley ; le cannibale Hogg Smyth, Chinois silencieux qui a déserté ; et l’ancien nordiste, pilleur et assassin Jericho Marsh. Une belle brochette de canailles ! Antonio s’intéresse particulièrement à Jericho et souhaite lui parler pour racheter ses péchés...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les westerns se font rares de nos jours ; et c’est encore plus vrai dans l’univers des comics. TKO Studios déterre la hache du genre dans une ligne très indé, à mi chemin entre un Sergio Leone, Sam Peckinpah et Quentin Tarantino. Le western spaghetti est de retour, ou plutôt un western horrifique, sanglant, cradingue et sans concession. Les 7 mercenaires sont devenus les 7 hors-la-loi de l’apocalypse, terribles tueurs ou parias désespérés d’une civilisation impitoyable. Ajoutez à cela une dangereuse tribu d’Indiens et des blancs sadiques et vous aurez « les plus grands dégueulasses que la Terre ait jamais portés ». C’est également une première pour Tze Chun, scénariste émérite de séries télévisées avec des succès comme Gotham ou Once upon a time. Pour sa première, Tze Chun frappe fort avec un récit parfaitement maîtrisé qui croque des personnages très travaillés et qui joue habilement des flashbacks pour augmenter la tension de l’histoire et distiller des révélations chocs. Évidemment, avec de telles crapules, tout ne peut que finir dans un tragique bain de sang... si profond et si intense qu’on finit par s’y noyer. La cruauté de l’Ouest devient une véritable claque avec le graphisme si particulier du dessinateur Artyom Trakhanov. Caricatural et à la limite du grotesque, le graphisme tord les visages et les corps comme pour mieux faire ressortir la laideur de l’âme humaine et la noirceur du récit. Non, le western spaghetti n’est pas mort et il peut encore faire de sacrés dégâts.
