L'histoire :
Lors de leur passage à Moksha, Callum a tenté un coup de maître en subtilisant un sous marin nucléaire. Alors qu'il était prêt à mettre la main dessus, l'un des membres de l'équipage, Georg, part avec. Depuis, Callum et son navire, le Kapital, traquent le submersible. La dernière piste les a conduits tout droit auprès de l'ancienne côte américaine de New-York. Après le Krach et les diverses catastrophes écologiques, seul le quartier de Manhattan dépasse des eaux. Pour le Kapital, s'engouffrer dans les couloirs de Manhattan serait du suicide, mais l'imprévu se produit. Des hélicoptères de l'armée américaine volent autour du bateau et une communication est transmise. Les militaires exigent que Callum Israel se rende. Celui n'en a pas l'intention. Avec l'aide de Mag, il imagine une seule possibilité : foncer dans Manhattan, en espérant que Georg ait une soudaine envie d'utiliser les missiles présents dans le sous marin...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Lorsque l'on voit l'importance de l'écologie dans notre société moderne et le dédain dans la façon dont les dirigeants politiques s'en chargent, on pourrait croire que The Massive n'est qu'une énième série gentillette et pleine de jolies valeurs. Le scénariste Brian Wood n'est pas un habitué des joyeuses comptines et préfère mettre en scène des personnages troubles dont le héros Callum Israel est le parfait exemple. Cet ancien mercenaire reconverti en défenseur de la nature a des méthodes clairement controversées et n'hésite pas à verser du sang pour arriver à ses fins. Cela est flagrant dans ce troisième opus, dans lequel le leader de Neuvième Vague souhaite mettre la main sur un sous marin nucléaire. Il cherche même plus tard à tuer un ancien opposant à une cause qui n'avait de sens qu'avant le Krach écologique. C'est l'une des grandes forces du récit de Brian Wood, à laquelle on rajoutera volontiers une narration très spéciale, assez lente, dont la force d'immersion surprend toujours. Garry Brown illustre l'ensemble de l'album dans un style efficace, proche d'un Jason Latour ou d'un John Paul Leon, et qui, avec les couleurs de Jordie Bellaire, ressort très bien. Le seul bémol est que sur certaines planches, les dessins sont un peu moins fignolés. The Massive continue à nous faire voyager dans ce monde détruit par les excès de l'Homme.