L'histoire :
Dans quelques années, plusieurs pays échouent dans leur négociation de paix, provoquant une nouvelle guerre à l’issue apocalyptique. Sous accord avec sa direction, le gouverneur d’une prison de haute sécurité ordonne à tous ses hommes de s’emparer d’une arme et d’éliminer tous les prisonniers. Alors que les gardes s’acquittent de cette tâche, aucun n'ose tirer dans une cellule bien précise. Dedans, se trouve Frank Castle, alias le Punisher. Laissé pour mort, il réussit à sortir de la prison quelques mois plus tard, avec un autre taulard. Les deux hommes ne reconnaissent pas le monde dans lequel ils vivaient autrefois. Les nuages sont en flammes et le soleil ne les traversent pas. Des radiations se ressentent et le temps est désormais compté pour ces deux fuyards d'un certain âge. Tous les deux croisent de nombreuses victimes de la guerre... mais aucun êtres vivants. Arrivant à New York, ils sont épuisés et leur corps souffrant des radiations. En atteignant un lieu précis, Frank tombe sur un clavier codé et rentre une suite de chiffres. Un sas s'ouvre et alors que lui et l'autre évadé pénètre à l'intérieur, un gaz est projeté et leur faire perdre connaissance...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
De temps à autre, un éditeur comme Marvel se doit de tenter des choses pour attirer un nouveau public ou au contraire raviver la flamme des habitués. Si l'on a régulièrement droit à des relectures des origines des personnages les plus populaires, il est plus rare d'assister à leur dernier jour, pas une disparition temporaire ou programmée par des événements liés à des events, mais plutôt une vraie mort. En 2004, la Maison aux idées cherche deux auteurs capable d'offrir la plus belle des sorties au Punisher. L'éditeur se penche très vite sur Garth Ennis auteur du run culte publié il y a quelques années auparavant dans la collection Marvel Knights et qui entame à l'époque un nouveau cycle au sein du label Max Comics. Pour l'accompagner, le choix se porte sur un artiste légendaire et peu présent dans le registre mainstream : Richard Corben. Cette association va donner lieu à une histoire intense, assez courte mais à la puissance de feu inaltérable. Dans un monde dévasté par des guerres nucléaires, Frank Castle sort de la prison dans laquelle il a survécu pendant un an et se rend à New York pour y régler quelques comptes. En chemin, il verra des environs ravagés, calcinés et bardés de squelettes. Avec son trait épais et ses tronches inégalées, Richard Corben renforce l'aspect nihiliste du Punisher et du récit concocté par Garth Ennis. Simple mais redoutablement efficace, l'histoire a beau avoir plus d'une douzaine d'années, elle reste marquante et l'est peut être plus encore à chaque relecture. Immersif et violent, voici une sortie digne de celle que l'on imaginait pour le Punisher. Indisponible depuis plusieurs années, Panini Comics profite de la réédition de ce récit pour compléter l'album de deux autres épisodes écrits par le britannique. Le premier s'intitule The Cell et est illustré par l'excellent Lewis Larosa. Là encore, l'atmosphère est lourde, pesante et la violence perceptible. Frank Castle se livre volontairement à la police pour être incarcéré dans une prison bien précise, un centre dans lequel les de hauts barons du crime se trouvent. Pour paraphraser Rorschach dans Watchmen, ce n'est pas le Punisher qui est enfermé avec eux mais eux qui sont enfermés avec lui. L'autre chapitre se nomme Le Tigre et est dessiné par le regretté John Severin. Celui-ci met en scène un épisode du passé du héros, son enfance pour être précis et le fait merveilleusement bien. Vous l'aurez compris à la lecture de cette chronique, voici un album indispensable pour tout fan qui se respecte de Frank Castle. Quand j'ouvre les yeux, le soleil brille....