L'histoire :
La progression des troupes alliées face à la Wehrmacht entraîne Captain America et l'armée de l'Oncle Sam au cœur d'une ville de Berlin dévastée par les bombardements. Steve Rogers n'est cependant pas le seul héros costumé à traverser la porte de Brandebourg et un groupe d'une douzaine d'entre eux investit le quartier général des S.S, traquant les derniers soldats en fuite. Mais alors qu'ils pensent toucher au but, ils se retrouvent soudain pris au piège par une dernière faction nazie qui les met hors d'état de nuire grâce à l'utilisation d'un gaz qui les plonge dans un profond sommeil. Accompagné de quelques scientifiques, un officier allemand décide alors de placer chaque héros dans des tubes cryogéniques dans l'optique de pouvoir les étudier ultérieurement et ainsi révéler des secrets qui participeront à la renaissance de la grandeur du Reich. Malgré un plan élaboré avec minutie, le stratagème va imploser face à la percée fulgurante de l'armée soviétique à l'est, laissant les héros américains accidentellement ensevelis dans les entrailles de la capitale allemande. Soixante ans plus tard, des travaux de construction vont mettre au jour les corps endormis que le gouvernement américain va ramener vers leur patrie d'origine. Mais se réveiller inadapté dans un monde qui est devenu le futur, une Amérique moderne ouverte aux minorités, cela va sûrement constituer un nouveau défi pour eux. Alors lorsque l'un des membres est retrouvé mort, les soupçons vont bien sûr se porter sur chaque personnalité du groupe. Qui sont-ils réellement et surtout, que cherchent-ils à cacher derrière leurs masques ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tout le monde connaît l'histoire de Captain America, porte étendard héroïque face à la menace fasciste pendant la seconde guerre mondiale ainsi que de sa renaissance un demi-siècle plus tard. Mais qui se souvient du Reporter Fantôme ou de Captain Wonder ? Pas grand monde si ce n'est Joseph Michael Straczynski qui a décidé de réveiller douze héros méconnus de l'âge d'or et de les projeter dans le monde moderne du comics. Alors clairement, le scénariste prend un grand plaisir à la fois nostalgique et un peu humoristique avec ces personnages au look kitsch à souhait. Caleçon et jambes poilues, torse nu et moustache, chapeau et costume cravate façon le Spirit de Will Eisner. Mais Straczynski ne se limite pas à un simple revival de l'esprit des années 50 car il construit, grâce à son immense talent de créateur d'histoires, un récit à la fois sombre, sinueux et touchant. Le seul reproche que l'on pourra lui faire est celui d'un certain manque d'originalité car son intrigue n'est pas son rappeler celle d'un immense monument de la bd américaine, à savoir Watchmen. Malgré cela, la mécanique de l'histoire est rudement bien huilée et chaque personnage dispose d'une histoire personnelle dense et passionnante qui donne de la profondeur au récit. La partie graphique est assurée par Chris Weston dont le trait réaliste et détaillé est assez proche de celui de Gary Frank, un autre fidèle dessinateur œuvrant avec Straczynski. Son travail est incroyable de bout en bout, parvenant même à donner du charisme à des personnages pourtant plus que démodés. Comme quoi lorsqu'il y a le talent il est toujours possible de faire du neuf avec de l'ancien…
