L'histoire :
Journaliste et auteur à succès, Spider Jerusalem n’a toujours eu qu’un seul et unique but : révéler toutes les vérités, par n’importe quel biais. Las de la pression populaire, celui-ci a tout lâché du jour au lendemain, pour aller s’isoler dans une maison tout en haut de la montagne, tel un ermite. Cependant, partir sans donner de nouvelles n’est pas forcément une bonne chose, surtout quand il reste à l’intéressé deux livres à fournir contractuellement à l’un de ses éditeurs, qui avait bien sûr consenti à Spider une généreuse avance financière. Avec un an de délai, Spider n’a pas d’autre solution que de retourner dans sa ville et de retrouver une vie de journalistes lui permettant de subsister le temps d’honorer le contrat. Lors de ses premières errances à la recherche d’un éditorial, Spider découvre que Fred Christ, un ancien musicien, est devenu le porte parole d’une nouvelle sorte d’humains, les transités, des hommes mêlés à des aliens. Seulement, ce groupuscule voudrait qu’on lui accorde une autonomie territoriale. Or, les choses semblent bien mal parties puisque le gouvernement ne négocie qu’avec les armes. Une excellente occasion pour Spider d’aller interviewer Fred Christ et de couvrir les futurs échanges armés…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Publié entre 1997 et 2002, Transmetropolitan est né de la plume de Warren Ellis et du pinceau de Darick Robertson. Les dessins du créateur de Space Beaver sont travaillés et le ton sombre et barré de la série lui permet de nous livrer des planches remplies de détails anodins, mais permettant de mieux nous familiariser avec le monde futuriste qui est décrit. Les différents designs de Spider sont bien vus et ajoutent une touche humoristique à l’ensemble qui se lâche véritablement – au regard du classicisme de ses précédentes productions (Marvel pour la plupart). L’ambiance cyberpunk est intéressante et les idées foisonnent tant au niveau visuel que sur le plan scénaristique. Celui-ci est l’œuvre de Warren Ellis (Nextwave), un auteur couronné depuis, pour être l’un des meilleurs auteurs américains de comics, curiosité ou consécration pour un anglais ! Ce titre sort indubitablement du lot par son humour à la noirceur aussi épaisse que du goudron, mais emprunt d’une humanité touchante. Spider Jerusalem est un personnage provocateur, anarchique et irrévérencieux, qui met en exergue les pressions que peuvent subir les journalistes connus ou non. Transmetropolitan est une série gigantesque (dans tous les sens du terme : plus de 250 pages !) où l’humour et la provocation ne desservent pas une réflexion profonde, une philosophie baroque en somme. A acheter les yeux fermés, à ouvrir ensuite pour en profiter !