L'histoire :
Wanda Maximoff, la célèbre Sorcière Rouge des Avengers, émerge d'un sommeil perturbé. Elle le ressent au plus profond de son être : quelque chose de mauvais affecte la ville, quelque chose lié à la sorcellerie, son domaine de prédilection. Accompagné du fantôme cynique de la sorcière Agatha Harkness, Wanda débute donc son enquête par une scène d'un crime dans les locaux d'un restaurant. Un commis s'en est pris aux clients et a assassiné sauvagement deux personnes sans raison apparente. Sur place, les premiers échanges avec le lieutenant Erikson confirment que ce crime n'est pas isolé et que depuis quelques temps, un vent de folie semble parcourir la ville de New-York. Une sorte de virus affecte Manhattan et se répand de manière exponentielle, provoquant la mort mystérieuse des chats du quartier. Ce phénomène rappelle à Wanda un terrible événement historique, un massacre similaire qui s'est déroulé à Paris quelques années avant la révolution française. Ces sacrifices étaient perpétrés afin de provoquer l'avènement de Sonneillon, une entité maléfique, incarnation de la haine sourde d'un peuple en souffrance et sa malice était de souffler sur les braises naissantes de la colère des plus pauvres envers les élites privilégiés. Pour la Sorcière Rouge, cette enquête marque le point de départ d'un long voyage autour du globe, à travers les arcanes de la magie mais aussi une quête existentielle sur ses origines.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
À partir de l'année 2016, James Robinson entreprend un long récit consacré exclusivement à la Sorcière Rouge et décomposé en quinze épisodes. Quinze épisodes et quasiment autant d'escales autour du monde qui plongent Wanda Maximoff ainsi que le lecteur dans le folklore magique des pays visités. Île de Santorin, Irlande, Espagne, France ou bien encore le Japon, l'héroïne se rend là où son aide est nécessaire. Le scénario de Robinson est plaisant car il jongle à la fois entre de courtes aventures pleines de mystères et une intrigue centrale qui balise parfaitement le récit. En cela, cette nouvelle Wanda détective de l'étrange, rappelle, toute proportion gardée, l'atmosphère d'une série comme Hellboy ou encore celle de l'excellent Doctor Strange de Jason Aaron. En tenant compte du passif plus que compliqué du personnage, Robinson vise juste en lui procurant une certaine forme de rédemption. Le voyage entreprit pour guérir la magie est presque un prétexte car il est en fait avant tout une quête de sens sur le propre passé de l'héroïne. Des réponses pour l'aider enfin à se construire pour trouver sa place en tant que femme et héroïne dans un monde qui soit la dénigre, soit la craint. Quinze épisodes et autant de dessinateurs qui apportent leur vision personnelle du personnage avec des choix affirmés qui donnent à l'ensemble une identité visuelle séduisante mais assez inégale. Chaque couverture est en plus signée par le classieux David Aja qui signe des bijoux de design graphique, tout en finesse et d'une incroyable inventivité. Sur la route des sorcières est donc une belle découverte qui tient parfaitement... la route !