L'histoire :
Travailler par cette nuit brulante et sèche est une chose qui ne me plaît guère. Mais lorsqu'il s'agit de prendre quelques photos d'un homme politique de Sin City, passer du bon temps avec une femme autre que sa régulière me réjouit. Les clichés pris, je corrige le type qui s'apprêtait à buter la prostituée avec laquelle il s'envoyait en l'air cinq minutes plus tôt et je rentre chez Agamemnon lui déposer mon travail. Alors que j'ai bien du mal à ne pas m'endormir, je reçois un coup de fil. Au bout de la ligne, la voix d'une femme que je ne pourrais oublier. Ava. Celle qui m'a tant fait souffrir autrefois et m'a largué pour un autre. Elle demande à ce que l'on se revoit. J'accepte et la retrouve dans un bar malfamé. Jamais un endroit où elle aurait mis les pieds avant. Elle est toujours aussi belle et dès que je la revoie, mes sentiments pour elle se réveillent. Elle m'avoue toujours m'aimer mais être aussi mariée. Un type baraqué et engagé par son mari vient la chercher. Si moi, Dwight, j'ai su rester longtemps en dehors des problèmes, je crois que je risque d'en avoir de nouveaux prochainement...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Frank Miller fait partie des auteurs qui ont marqué l'histoire des comics par sa narration et son style graphique hors norme. Avec le premier opus de Sin City, il a montré sa virtuosité dans les deux domaines et c'est avec une certaine impatience que l'on attendait sa suite. Avec J'ai tué pour elle, Miller ne déçoit pas. Mieux encore, il confirme que son polar sombre et suave fonctionne toujours à plein. Dans ce volet, on suit Dwight, un ancien journaliste devenu paparazzi et dont la vie bascule le jour où il revoit son ex-petite-amie. Celle-ci l'aime toujours et elle n'arrive pas à se défaire de son mari, un des types les plus riches de Sin City. Dwight doit donc intervenir. Manipulations, mensonges et tension sexuelle sont au cœur de ce récit formidablement bien narré. Les rebondissements sont nombreux et l'on retrouve avec plaisir Marv dont l'apparition est juste mémorable. Les planches sont une fois encore en noir et blanc et possèdent un encrage appuyé, d'une précision redoutable. J'ai tué pour elle est un nouvel électrochoc, une lecture coupable sur la ville du péché. Miller fait une fois encore très fort.