L'histoire :
1991, Los Angeles. Eux, ce sont les Headbangers. Un groupe de hard rock glam biberonné aux sons de Mötley Crüe, Poison, Guns n’ Roses, L.A. Guns, et bien d’autres. Ce sont des musiciens (et fêtards) doués, avec beaucoup d'ambition, mais il est difficile de se faire sa place au soleil à l’ombre de leurs illustres aînés. En plus, la concurrence est rude dans le petit monde de la musique diablement amplifiée et MTV est un passage obligé pour se sortir de la masse. C’est pourquoi les Headbangers ont décidé de donner un coup de canif dans le contrat du rock n’ roll en tournant une publicité pour des hamburgers, leur permettant ainsi de passer sur MTV... mais par la petite porte. Autant dire que le quartet a vendu son âme au diable et sacrifié sa créativité musicale sur l’autel de la pub. Cependant, lorsque les membres se retrouvent au manoir du batteur Richie Rocket pour regarder la première de leur pub sur MTV (tout en buvant quelques bières), une étrange voiture arrive sur les lieux. À son bord, l’animateur diabolique Daemon exhorte une horde de trépassés à sortir de sous la terre pour l’acclamer et il envoie trois démons à l’assaut du manoir. Il semblerait que ces trois rejetons tout droit venus des enfers soient les anciens membres du groupe Devil’s Key dont la légende dit qu’ils ont vendu leurs âmes au malin en échange de bières à volonté. Ils sont venus chercher les Headbangers. Mais ces derniers ne comptent pas se laisser faire !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ça faisait déjà un petit moment qu’on entendait parler de LowReader, le nouveau projet d’anthologie horrifique en partenariat avec Mad Movies supervisé par l’increvable Run pour le Label 619. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le teasing en valait la peine, tant ce premier tome est écrasant de qualité. Il faut dire que l’ami Run a su s’entourer de fines gâchettes en confiant les rennes de 3 histoires à 3 équipes créatives différentes : Mud, Guillaume Singelin, Nicolas Ghisalberti, Florent Maudoux... Bref, que du beau monde ! De plus, les références au monde des comic books (le premier tome de DoggyBags entre autres), de la musique, du cinéma ou de la TV sont omniprésentes, notamment au travers de Lazare, le corbeau qui présente et conclut les histoires à la façon des Contes de la Crypte ou Creepshow. Petite cerise sur le gâteau : en plus d’histoires bien ficelées avec la patte graphique propre au Label 619, on y découvre une mine d’informations sur les corbeaux, les armes à feu au Japon et même des faux courriers de lecteurs et publicités tape-à-l’œil et tapageuses complètement barrées. En définitive, cette première mouture de LowReader tient toutes ses promesses et se place d’ores et déjà comme un format sympathique qui rappelle les vieux Creepy et Eerie d’antan ! Vivement qu’on puisse se mettre une seconde fournée horrifique sous la canine !