L'histoire :
En compagnie de Mallic, une pieuvre intelligente, les humaines Ada et Haika sont des exploratrices d’un type de trésor très particulier. Elles sillonnent la galaxie à la recherche de carcasses de vaisseaux abandonnés ou crashés, pour essayer de dénicher à l’intérieur de l’alcanite, le minerai rare qui permet de faire des sauts interstellaires, et dont la pénurie devient inquiétante pour le développement de l’humanité dans l’univers. Ce jour-là, leur détecteur leur indique les canyons d’une planète aride et poussiéreuse. Elles craignent d’encrasser les moteurs de leur vaisseau, mais trouvent soudain le vaisseau crashé entre les rochers. Haika stabilise le vaisseau à proximité, afin qu’Ada saute explorer l’épave, en scaphandre. Elle se faufile en escaladant les coursives intérieures et finit par trouver le module de propulsion, et une barre d’alcanite intacte. Elle est aussi trouvée par un alien menaçant à la peau de lézard qui revendique, lui, la récupération de l’isolation et des câbles pour la construction de maisons. Cela ne pose aucun problème à Ada. Mais par radio interposée, Haika annonce qu’un troisième visiteur est en train de se larguer sur la carcasse. Ce sont des chasseurs robots, bien plus dangereux. Ada et l’alien s’enfuient. Avant de se séparer, l’alien confie à Ada une pièce métallique gravée de mystérieuses runes antédiluviennes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En soi, le « jour du dépassement » est une conception écologique intéressante : il focalise sur le moment de l’année où les ressources d’une planète arrivent à son point de bascule entre capacité de régénération naturelle et consommation par les autochtones. Donc le moment T où on pollue. Dans cette BD d'Owen D.Pomery importée d’outre-Manche par les éditions Sarbacane, la carence est ce qui arrive à nos protagonistes de science-fiction, en matière de minerai nécessaire pour leurs voyages supraluminiques. Du moins c’est un lointain sujet dans cette aventure bizarrement fagotée, qui entremêle des panoramas de SF très convaincants, des palabres laborieux entre protagonistes et des scènes d’action bancales. En gros, tout au long des 4 chapitres d’une vingtaine de pages, sans doute comme autant de fascicules comics, le décorum est franchement pertinent : les aéronefs détaillés, les décors technologiques et stellaires, les architectures inventives, la contribution d’un céphalopode intelligent (une pieuvre qui parle), tout contribue à nous immerger dans une dimension de SF excitante. En revanche, dès qu’on zoome sur les motivations des protagonistes, peu attachants en raison d’un manque de personnalité et d’expressivité désarmants, ça reste flou. On « glisse » sur leur quête d’alcanite un peu vaine et sans grandes perspectives, bien qu’elle donne lieu à 2-3 scènes de flingages un peu plates. Le concept du dépassement n’a pas été transcendé.
