L'histoire :
C'est un jour d'une banalité accablante où chacun vaque à ses occupations. Tout va très normalement dans le plus normal des mondes... Enfin presque, car ce matin, c'est le matin de l'éveil. Les animaux se retrouvent capables de réfléchir, de parler et bientôt c'en sera fini de la domination de l'humanité. Pour autant, chaque animal réagit selon ses propres sentiments. Des poules vont massacrer le coq qui les a opprimés si longtemps. Des pandas vont se suicider d'avoir été tenus en captivité dans un zoo. Les oiseaux vont attaquer la petite Jesse ! Mais Jesse a un protecteur : son chien Sandor. Celui-ci l'aime autant qu'elle l'aime et au nom de cet amour, il est prêt à affronter n'importe qui, y compris une tigresse qui la menace. Le monde a changé et bientôt les animaux ont des revendications qu'ils vont présenter aux humains. L'affaire tourne mal et la guerre est déclarée ! Malheureusement, les parents de Jesse disparaissent au cours des événements. Sandor décide donc de conduire la petite fille à son grand frère qui vit en Californie. Le voyage commence !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
S'il y a bien un film qui collait le noyau de la cerise à l'air, c'est bien Les oiseaux du grand Alfred Hitchcock. Alors pensez que lorsque nous découvrons le Animosity de Marguerite Bennett, nous sommes à deux doigts de flinguer le chien du voisin ! Loin de n'être qu'une histoire angoissante comme savait les faire le réalisateur anglais ou encore un énième récit post-apocalyptique avec son lot de survivalisme violent et gore, il s'agit plutôt d'un conte, voir même une fable. L'auteure, sans forcer le trait jusqu'à la caricature, va utiliser ces animaux, exacerber leurs caractères pour finalement produire une critique de notre société. Et tout y passe : la religion , le racisme, le militarisme et bien d'autres sujets encore. Alors rien de bien neuf me direz-vous... Peut-être, mais c'est très bien fait et finalement souvent drôle, quelques fois émouvant et toujours subtil. Ce n'est pas si éloigné d'un croisement entre Y, le dernier homme et le Elmer de Gerry Alanguilan. Ajoutez à cela que Rafael De La Torre prend visiblement un énorme pied à dessiner les animaux dans des situations inhabituelles et évite de les rendre ridicules et vous avez un cocktail qui fonctionne plutôt bien. Snorgleux Comics rend un travail d'édition des plus honorables avec notamment une vingtaine de pages de bonus présentant les différentes covers de la séries. Laissez votre animalité s'exprimer, un peu de bestialité ça a du bon, des fois !
