L'histoire :
Cole revient la voir. Ça va pas être simple et il le sait bien mais il l’aime alors pourquoi ne pas tout tenter ? Sasha rentre et elle n’a pas changé. Putain qu’est ce qu’elle est belle ! Il se rapproche d’elle mais elle lui demande froidement de partir. Il l’a abandonnée pendant tout ce temps. Elle ne savait pas quoi penser et ce qu’il devenait. Est-ce une façon de traiter ceux qu’on aime ? Cole réplique qu’il lui a laissé une bague de fiançailles et ça ce n’est pas rien. Il joue la carte de la séduction à fond mais Sasha refuse tout net. Son absence a été trop dure à gérer et elle préfère être seule. Il n’a plus qu’à reprendre la bague et le couteau qui va avec. Dans le même temps, non loin de là, des cambrioleurs se préparent pour un gros coup. Le bar a encore la caisse du vendredi soir et généralement, elle est bien garnie. Ça va être facile et en quelques minutes, ils vont se faire un max de blé. D’autant que Ronnie a un nouveau flingue dont il est très fier. Il l’aime ce calibre et il se sent comme dans les westerns : intouchable et tout puissant. Les deux braqueurs entrent dans le bar et mettent en joue tout le monde. Ça devait être facile sauf que le barman, Milty, est une vraie tâche. Il ne connaît pas le code du coffre et bien sûr, le patron est partie en vacances. Reste le manager qui n’est pas venu qui est le seul à connaître la combinaison. Quelle journée de merde !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La réédition dans des magnifiques intégrales continue avec cet épais volume trois. C’est du très lourd et pas seulement par le nombre de pages. Ici, Brian Azzarello et Eduardo Risso sont au maximum de leur forme, livrant une partition exceptionnelle dans un air de musique que vous n’êtes pas prêts d’oublier. Le mystère autour du Trust commence à se dévoiler petit à petit, avec une magnifique description historique mais ce qui marque les esprits, c’est la narration noire et impitoyable. Chaque début de scène est un modèle du genre avec des situations étranges ou absurdes, un art de retarder le plus important ou encore une peinture sombre et désabusée de la nature humaine. Frank Miller a de quoi être jaloux car ce polar au vitriol prend des airs de poésie tant les deux auteurs sont en hosmose. Les dessins fabuleux de Risso accompagnent à la perfection les textes sans concession d’Azzarello et les silences laissent place à des cases choc et d’une expressivité diabolique. Les personnages, qu’ils soient importants ou secondaires, ont cet aspect de looser sublime et pathétique et on retiendra longtemps le destin tragique de Gabe, le caractère sauvage de Jack, la solitude de la belle April ou la déchéance de Wylie. « Alors, comment l’histoire se finit ? Comme toutes les histoires, dans les larmes. » Pourtant, et c’est bien le plus terrible, elle nous donne un putain de sourire.
