L'histoire :
La planète Krypton regorge d’immeubles aux hauteurs triomphantes, de villes imposantes et grandioses. Les Ligues Scientifiques sont la caste la plus élevée de la société et chaque métier arbore fièrement un symbole d’appartenance sur le torse. Les simples ouvriers, eux, ont un S en guise d’identification. Un groupe inférieur et à l’intelligence limitée. A Kandor, Lara-El travaille d’arrache-pied pour essayer de réparer la Moissonneuse. Les Terres Rouges sont de plus en plus arides et l’on s’inquiète du manque d’eau. Commander la pluie au Département Celeste coûte d’ailleurs de plus en plus cher. Alors qu’elle bricole difficilement un système de réparation, Lara est inquiète. Son mari descend dans les mines… Il l’a fait plus de mille fois mais cette fois, elle a un mauvais pressentiment. Alors que la pluie de Krims commence à se déclencher, Jor-El effectue son rôle de contrôle dans la mine. Il reste ferme malgré le scepticisme du responsable : la mine menace de s’écrouler. Il faut évacuer tout le monde. Autrefois, Jor était un membre émérite de la Ligue Scientifique. Il a perdu son poste prestigieux suite à un discours alarmiste sur le pillage des ressources naturelles de Krypton. Va-t-on cette fois enfin l’écouter ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans le projet Absolute qui révise de façon originale les grands personnages DC, il était difficile d’oublier Superman. Jason Aaron livre un premier tome noir et profond en revisitant les origines de Kal-El. On revient ainsi avec intelligence sur le mythe de Krypton et cette version plus sociétale et plus pessimiste est plus séduisante er travaillée que celle de base. Évidemment, on ne pouvait passer sous silence la rencontre du couple légendaire Clark Kent et Lois Lane et là encore, la trouvaille vaut son pesant d’or. Très différente de la version originelle, leur rencontre n’en est pas moins marquante. Même le physique de l’Homme d’Acier change et on a plus l’impression de voir Jonathan Kent que son célébrissime père. Les constants parallélismes entre le passé kryptonien et le présent terrestre permettent de faire monter le tragique d’une vie abîmée et martyrisée par des sociétés tentaculaires et totalitaires. Du point de vue spectacle, on en prend plein les yeux avec le graphisme de Rafa Sandoval. Le poids lourd espagnol livre des planches de toute beauté avec des décors futuristes exceptionnels et un découpage et un dynamisme qui ferait pâlir d’envie le cinéma. Le tome est essentiellement introductif et l’on attend d’autres révélations pour la suite mais il pose tout de même de jolies bases pour cet Absolute.