L'histoire :
Wee prépare la potion : cet homme qui ne connaît pas son identité saura désormais tout grâce à ce breuvage. Des souvenirs commencent à affluer en lui et il voit une femme avec une couronne embrasser un marin. Fasciné, il entend une voix surgir des profondeurs. Il suit cette voix en plongeant dans un abîme sombre, d’une profondeur vertigineuse. Il finit par arriver devant des dents gigantesques d’où sort cette voix qu’il recherche. Il s’agit de la mère des requins. Elle garde en son sein toutes les histoires de ceux qui sont morts. Les souvenirs sont recueillis dans des coraux lumineux et chacun de ces moments de vie nourrit la mère. Elle l’invite à entrer dans la forêt engloutie à la recherche de son passé. Elle lui révèle qu’il est spécial et si elle lui a permis de remonter à la surface et de rencontrer les Dieux mineurs, c’est simplement parce qu’elle a senti quelque chose de différent en lui. L’homme apprend tout sur ce qu’il était avant sa mort : il s’appelait Arthur Curry et était le plus grand roi des mers, un roi honnête et profondément bon. La femme rousse est celle qu’il a toujours aimée, celle qui l’a conduit au bonheur et celle qui a été à l’origine de son trépas : la belle Mera.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La version de Kelly Sue DeConnick d’Aquaman revient après deux ans d’attente. Cette écriture si particulière qui mêle mythologies, légendes de la mer et l’univers d’Aquaman garde ce même parfum étonnant dès le début du tome. On plonge littéralement dans un récit sublime qui mêle habilement les genres avec une voix off magistrale et envoûtante. L’excitation est de mise avec ce nouveau souffle épique et mythique qui redéfinit intelligemment Aquaman. Pourtant, quand DeConnick passe à l’action, le récit coule de toutes parts. Les dialogues deviennent vite plats, insipides, les rebondissements convenus et décevants, sans compter un Black Mantha en mode Dark Vador « je suis ton père » on ne peut plus ridicule. Dès que la scénariste rejoint le monde super héroïque, son écriture se fait bien plus classique voire triviale, très loin du style beau et enflammé de ses parenthèses mythologiques ou légendaires, comme si ces deux mondes ne pouvaient décidément jamais se rejoindre. Une grosse déception donc d’autant que la galerie d’artistes qui travaille sur cette série a de quoi faire saliver. Robson Rocha et Viktor Bogdanovic excellent à représenter l’immensité des mers et des créatures qui les habitent dans des cases à la taille démesurée, tout en magnifiant chacun des personnages. De quoi éviter le naufrage...