L'histoire :
À Gotham, en 2039, un agent fédéral est retrouvé mort dans de curieuses circonstances. Instantanément, un coupable est trouvé. Traqué par les forces de l'ordre, cet individu ne leur laisse guère l'occasion de se faire arrêter. Il réalise des sauts incroyables de plusieurs mètres entre les immeubles. Devant pareils exploits une légende urbaine refait très vite surface : il s'agirait de Batman. Loin de n'être qu'une simple rumeur, l'individu existe bien. Poursuivi par les forces de police de Gotham, Batman sème ses poursuivants mais reçoit une balle dans le flanc. Plus tard, il se fait soigné par Goss, un des médecins de la police de Gotham. Après un temps de repos très court, Batman réfléchit à cette affaire de meurtre et cherche à comprendre comment il a pu se retrouver mêlé à l’affaire. S'isolant afin de se remémorer ce qui s'est passé, il se remémore que plusieurs coups de feu ont été tirés et ce, dans des directions différentes. Souhaitant confirmer ses souvenirs, il se rend à la morgue pour examiner le corps de l'agent fédéral...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Influencé par des écoles graphiques très différentes, Paul Pope a forgé depuis ses débuts un style très personnel. Amoureux d'Hugo Pratt et ayant travaillé pour l'éditeur japonais Kodansha, cet artiste américain n'a jamais vraiment œuvré dans la sphère mainstream des super-héros jusqu'en 2006. Cette année-là, il accepte de prendre en main une saga en quatre épisodes sur Batman. Avec son imagination débordante et débridée, Paul Pope choisit de placer le contexte de son histoire dans un futur où le Dark Knight serait une sorte de légende urbaine. Suite à un meurtre, le justicier de Gotham se retrouve la cible de toutes les forces de l'ordre de la ville. Entre course poursuite et enquête, on découvre un héros prisonnier d'un monde où la technologie est omniprésente. Lorgnant ouvertement sur la science-fiction, le récit d'Année 100 est particulièrement rythmé. Les différents rebondissements fonctionnent parfaitement et participent à l'aura mystérieuse de l'homme sous le masque. L'artiste prend des libertés avec les codes de la série et le fait avec une réelle maîtrise. Si parfois on s'étonne de certains choix comme une moto pour remplacer la Batmobile, le récit est suffisamment bien fait pour qu'on s'immerge totalement dans l'intrigue. Paul Pope réalise en plus une prestation réellement sublime et les couleurs choisies par José Villarrubia insufflent un aspect unique à cet album. Pour compléter l'ouvrage, Urban Comics a inclus trois récits supplémentaires réalisés par l'artiste et qui, s'ils sont moins marquants qu'Année 100 restent très intéressants. Une excellente saga sur le Chevalier Noir de Gotham.