L'histoire :
Batman est en expédition ce soir et cela commence avec un coup de feu entre Williamson et Fifth Street. Il appelle Oracle et se rend sur place. Une supérette, un gamin, l’arme à la main, le vendeur blessé sérieusement, le gamin terrifié… Batman n’a pas le temps de faire dans la dentelle. Il casse la vitrine et frappe l’enfant pour le désarmer. Tout n’est pas perdu : le bandit etait prêt à appeler une ambulance pour sauver celui qu’il a blessé ! Le Chevalier Noir s’affaire ensuite sur le vendeur pour arrêter le saignement. L’homme lui dit qu’il faut arrêter le voleur mais Batman ne s’inquiète pas. Il n’ira pas loin de toute façon car il lui a placé à un traceur en le frappant. Une fois le vendeur sauvé, Batman part en chasse du gamin. L’Oracle lui donne des informations sur son identité : c’est un enfant de dix-sept ans, libéré d’un centre de détention pour mineurs pour des petits actes de délinquance mineure. Il a aussi été maltraité par des violences familiales dans son passé. Bref, un bon candidat pour devenir le nouveau Robin. Batman ne répond pas et il est pressé de mettre la main sur l’enfant. En effet, une tempête s’annonce sur Gotham et les tunnels où il se cache seront bientôt inondés. Oracle lui rappelle que le gamin est rapide et Batman, avec ses multiples opérations du genou, aura du mal à le rattraper. Batman ne répond pas encore une fois car il sait qu’elle a raison…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tom Taylor revient enfin chez DC et il s’attaque bien sûr au personnage majeur : Batman. Le scénariste émérite auteur de Injustice, DCeased (et beaucoup de titres) surprend avec cette histoire puisque, une fois n’est pas coutume, il fait dans la sobriété et la simplicité. On est plutot habitué à lire des récits ambitieux et d’une grande ampleur avec des centaines de personnages mais ici, Taylor revient aux sources du personnage avec une enquête classique et un récit polar qui se focalise sur les faits et le déroulement de l’investigation. L’intrigue ne manque pas de personnages malgré tout avec la présence efficace et discrète de la Bat family. C’est du bon gros classique chez Batman mais c’est aussi un plaisir à lire tant le récit est fluide et nerveux. Le petit truc en plus, au delà d’un nouveau super vilain, c’est la façon dont Batman/ Bruce Wayne est poussé dans ses retranchements. Et quoi de plus dur pour le personnage que de remonter aux événements de son enfance ? Taylor reste un scénariste redoutable et l’on déguste avec délectation cette nouvelle affaire de Batou qui joue sur tous les meilleurs codes du Batverse. Cependant, l’art du scénariste est presque éclipsé par celui de Mikel Janin. Cela faisait longtemps qu’on n’avait pas vu le dessinateur sur un projet plus long. Et c’est une véritable claque ! L’élégance de son trait a encore pris en finesse mais aussi en maturité. Son graphisme est tellement racé qu’on en reste pantois. Quelle merveille et quelle adéquation parfaite avec la noblesse de coeur et la puissance du Chevalier Noir ! Janin et Taylor ont à nouveau marqué les esprits avec ce nouveau Batman.