L'histoire :
Batman est dans un sale état et il ne lui reste plus beaucoup de choix. Il a demandé au docteur Leslie Thompkins de l’aider. Cependant, il a un peu surestimé ses forces et il n’est même pas conscient quand la médecin découvre son corps. Elle le soigne et le sauve comme cela était prévu, mais elle a aussi découvert sa véritable identité… À son réveil, il comprend qu’il est trop tard pour se cacher, d’autant qu’il est presque nu devant elle. Elle lui fait comprendre qu’elle sait tout sur Batman et elle exige des explications. En échange de ses services et de son silence, elle veut des réponses. Comme une psy, elle l’interroge pour comprendre sa psyché et ses motivations. Batman lui explique pourquoi il met ce costume et surveille Gotham chaque nuit. Aucun procureur, aucun maire, aucun policier ne pourra lutter efficacement contre le crime comme lui peut le faire. Batman a même connu l’incroyable sensation d’une nuit sans forfait dans Gotham. Elle le met en garde : ce genre d’attitude chevaleresque n’est pas sans danger et il finira par y laisser soit son corps, soit son esprit. Bruce sait tout cela, mais il n’a pas d’autres choix. Elle ne lui laisse pas non plus le choix : il devra chaque jour venir la voir pour ses séances de thérapie qui renforceront son état mental.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cela n’échappera à personne, mais Batman revient en fanfare avec un nouveau film qui sortira début mars au cinéma. Et cette fois, ce sera Robert Pattinson qui endossera le costume du justicier de Gotham. Pour clore la collection qui « aurait » (à mettre entre gros guillemets) inspiré le film à venir The Batman, voici un récit du chevalier noir inédit. Et c’est certainement celui qui se rapproche le plus du film de Matt Reeves, tant l’univers est sombre et tourmenté. C’est d’ailleurs le co-scenariste du film qui se lance dans ce comics obéissant parfaitement à tous les codes du Batverse : enquête criminelle dangereuse, liens troubles avec le GCPD et profondes introspections. Cette enquête, parfaitement construite, ménage savamment le suspense pour aboutir à un final intense. Mattson Tomlin se paie également le luxe d’apporter quelques nouveautés étonnantes. On verra, entre autre, Bruce Wayne suivre une thérapie avec Leslie Thompkins, mais attendez-vous également à bien d’autres surprises renversantes. On aurait pu croire à une énième excellente histoire sur Batman, s’il n’y avait l’évènement marquant de ce comics : le passage d’Andrea Sorrentino chez DC pour dessiner son plus célèbre personnage ! L’artiste phare de chez Marvel casse complètement la baraque, parvenant à la fois à garder son style unique de planches décloisonnées et de scènes morcelées, tout en épousant parfaitement le monde sombre de Gotham. Entre le visage tragique de Bruce Wayne, les gros plans sur certains aspects du combat ou les couleurs rouges sang de certains passages, tout nous fait plonger dans un cauchemar fascinant et magnifique. Sorrentino réalise le défi de marquer le Batverse avec son style si atypique, d’une puissance et d’une psychologie rares. De quoi largement patienter avant la sortie de The Batman au cinéma.
