L'histoire :
Bruce Wayne se rend au mariage de Johny Vitti, neveu du Parrain intouchable de Gotham City, Carmine Falcone, dit « Le Romain ». L’homme d’affaires des plus influents n’a pas pour habitude de fricoter avec la pègre, mais il s’est senti obligé de répondre à l’invitation. Par devoir, par respect, parce que leur père se sont connus… Le Docteur Thomas Wayne a en effet été bien plus qu’un simple ami pour la famille Falcone… La fête bat son plein quand le Parrain sollicite Bruce pour opérer un rapprochement entre ses activités d’importation et celles de la Banque de Gotham City. Une proposition qu’il ne peut qu’écarter, pour retourner aux mondanités de circonstance. Au banquet, Bruce croise Selina Kyle et lorsque tous deux rejoignent le parking, ils portent assistance à Harvey Dent, le procureur général qui a eut l’imprudence de traîner dans le coin et qui vient d’être amicalement rossé… Très peu de temps après, Batman revient chez Falcone, car il a vu un coffre dans son bureau. C’est alors qu’il s’aperçoit que Catwoman l’a précédé de quelques minutes ! Elle n’entend toutefois pas lui rendre des comptes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un long Halloween figure à raison dans la collection DC Essentiels d'Urban Comics. En 1996, Jeph Loeb et Tim Sale ne se sont pas contentés de signer un des plus beaux Batman : ils ont juste créé une saga d’anthologie ! Et même deux, puisque Amère victoire, sa suite, est tout aussi géniale (et rééditée l'an dernier). Publiée à l’époque de 1996 à 1997, d’un Halloween à l’autre, cette série fut marquante à plus d'un titre ! Le déroulement de l’histoire s’étire sur deux années d’enquêtes pour le Justicier, qui, bien qu’aidé par Jim Gordon et Harvey Dent, ne parvient pas à stopper ni identifier Holiday, un tueur qui frappe lors des fêtes du calendrier… Commençons par le graphisme : fascinant ! Une ligne pure, où Batman se détache souvent de l’ombre. Il surgit et disparait en un clin d’œil, marquant sa présence de sa froide puissance. Habituellement, Gotham est la transposition de New-York, cette fois-ci la ville a plus que jamais un faux air de Chicago, livrée à la mafia et corrompue jusqu’au dernier degré. L'histoire de Jeph Loeb a même des faux airs du Parrain, et certaines séquences y renvoient directement. Quant au récit, il repose sur une trame de pur polar, où l’action ne constitue jamais le premier centre d’intérêt. Le triptyque Gordon-Dent-Batman a tout d’un triumvirat, où le rôle de chacun se négocie, ainsi que les limites des interventions envisagées. Enfin, l’histoire installe une multitude de vilains qu’on vous laisse le plaisir de découvrir. Une saga définitive.