L'histoire :
Gordon, fraîchement nommé commissaire, est invité sur un plateau télé. On le presse de questions sur la sécurité de Gotham et la violence qui y sévit. Bien entendu, on en vient vite à la question du mystérieux Batman. Le commissaire est très clair là dessus : même si le justicier masqué est indépendant, il travaille néanmoins pour l’ordre et la sécurité, aidant indirectement la Police. Pendant ce temps, ce même Batman intervient dans un appartement où des jeunes tentent de voler des objets. Bruce Wayne est très occupé par la construction de grands bureaux. Il croise son amie Leslie Thompkins, accompagnée de la ravissante Rachel Caspian. Sous le charme, Bruce accepte de dîner avec elles. Rachel tente d’aider les plus défavorisés et pour la séduire, le riche milliardaire accepte de faire un don. Quand il la ramène chez elle, il se fait éconduire : la jeune femme veut bientôt rentrer dans les ordres. Bruce sent également qu’il y a autre chose qui semble gêner Rachel. Peut-être est-ce dû au retour de son père ? Un père bien étrange qui semble cacher des choses sur son identité...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Batman année un de Frank Miller avait marqué les esprits en 1987. Il n’aura fallu que quelques mois pour qu’une suite apparaisse. Si Miller avait raconté les premiers pas de Gordon et de Bruce Wayne au sein de Gotham, Mike W. Barr reprend tous les codes classiques du Batverse en y intégrant un nouvel ennemi redoutable au justicier : le Faucheur. Pour pimenter un peu le tout, le scénariste intègre un concept inimaginable pour les fans : Batman possède désormais une arme à feu (mais pas n’importe laquelle !). Passé ces petites nouveautés, on n’est guère surpris par le reste. Exit la voix off si savoureuse de Batman année un et avec elle, c’est tout le côté polar poisseux qui disparaît. On ne fait donc que lire une enième aventure de Batman qui doit combattre un super vilain très dangereux. La lassitude s’intensifie quand les deux autres récits qui proposent un revival du Faucheur, plus immortel que Michael Meyers, calquent à l’identique la structure narrative. La psychologie des personnages est aussi mal menée (et malmenée) que le reste, avec un Bruce Wayne schizophrène : doux et plat le jour, effrayant et impitoyable la nuit. Taillée à la faux, sa relation amoureuse avec Rachel est d’une mièvrerie agaçante. La comparaison avec l’œuvre de Miller fait mal mais le projet reste toutefois intéressant grâce à des dessinateurs de haut vol. Quel régal de voir les débuts de Todd Mc Farlane sur un Batman ténébreux, dont la cape virevoltante annonce un futur Spawn ! Alan Davis fait également un travail remarquable, à mi-chemin entre l’élégance de Neil Adams et le style crasseux de Mc Farlane. Une deuxième année bien moins marquante que la première malgré tout.