L'histoire :
Selina Kyle a pris la tête de la famille Calabrese et devient ainsi reine de la Pègre de Gotham. Son autorité est encore vacillante et elle doit faire ses preuves aux yeux des familles rivales et alliées mais aussi au sein de la sienne où beaucoup doutent de sa valeur. La guerre fait rage entre les clans qui tentent de prendre le contrôle pensant profiter de l’inexpérience de Selina. Cette dernière souhaite mettre les profits générés par le trafic au service de la reconstruction de Gotham. Si en apparence les familles semblent ne pas poser de problème, les alliances se font et se défont et les complots se tissent en coulisses. Selina tente de se concilier de nouveaux alliés en pactisant avec le clan Hasigawa qui contrôle le port de Gotham. Le chef de clan est méfiant et lointain mais que pense sa mystérieuse fille qui semble très intriguée par Selina. De son côté, la police de Gotham cherche à coincer la nouvelle reine du crime, tout comme Batman qui veille de loin sur l’intégrité de Selina. Un nouveau joueur arrive sur l’échiquier : Black Mask qui veut prendre lui aussi le contrôle de la ville. La guerre approche…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après des débuts franchement réussis, la série Catwoman avait fini par plonger dans les limbes dans les derniers épisodes écrits par Ann Nocenti (entre autres). Afin de redynamiser les aventures du personnages et de faire oublier cette mauvaise passade, Ubran Comics a choisi de renommer la série et de l'intituler Catwoman Eternal. Ce premier volume fait indubitablement penser à un film de Francis Ford Coppola en se situant dans la filiation du Parrain. Selina Kyle est une héroïne totalement renouvelée, différente, assumant désormais son propre rôle sans avoir recours à son costume de Catwoman. Cette série est brillamment scénarisée par Geneviève Valentine qui multiplie les références littéraires et historiques dans son récit, replaçant la guerre des familles de Gotham dans la longue lignée des luttes fratricides de la Renaissance. Il en ressort une ambiance oppressante, glauque, renforcée par le coup de crayon anguleux de Garry Brown et une colorisation sombre ou pourpre qui rappelle les atmosphères florentines témoins de complots et de trahisons. Retenons également les planches représentant une Catwoman particulièrement réussie. Les masques sont peu présents dans cet ouvrage mais si Selina Kyle a renoncé à son identité de Catwoman, la femme chat n’est pas, pour autant, absente. La relation qu’entretient Selina avec son alter ego est pour le moins ambigüe laissant à l’arrière-plan celle qu’elle entretient avec Batman. Si les guerres de clan entre familles mafieuses sont assez classiques, il n’en reste pas moins que voir Selina dans le rôle de la reine de crime est pour le moins intéressant. La qualité de l’écriture couplée à un univers graphique réussi font de ce Catwoman Eternal un premier album plutôt plaisant. Reste à espérer que ce titre tiendra sa promesse sur le long terme. Or, il se conclut avec son second opus...